Assalamou 3ala men ittaba3a al Houda, wa estaghala chahrou Ramadhan Alladhi ounzila fihi alkour'an, liyatouba illa Allah wa yatakarabou ilayhi biel3amal assalih.
« Votre Seigneur dit : ‘‘Invoquez-Moi, que Je vous exauce. Ceux qui sont trop orgueilleux pour M’adorer entreront prostrés dans la Géhenne’’… »
(Coran, Sourate 40, verset 60)
« وُ قال رُبكُم ادًعونِي اسًتُجِبً لکُمً اِنّ الّذِينُ يُسًتُکبِرون عُنً عِبُادُتِي سُيُدًخلُون جُهُنُّمُ دُاخِرِينُ »
غافر، الاية (60) Ce verset soulève plusieurs interrogations. D’après ce verset, Dieu s’engage à répondre, à exaucer tous les vœux de Ses serviteurs. Mais l’évidence nous montre que la plupart des prières des hommes sont loin d’être exaucées. Si nous considérions tous ces bras qui se lèvent en prière pour invoquer le Seigneur, et le grand nombre de demandes qui Lui sont adressées, nous constaterons que très peu de prières reçoivent une réponse. La question se pose par conséquent de chercher les raisons pour lesquelles en dépit de la promesse divine d’exaucer les prières des serviteurs, celles-ci demeurent sans conséquence.
Les grands commentateurs du Coran ont apporté principalement deux réponses à cette question :
1— L’exaucement d’une prière dépend de certaines conditions, dont la principale consiste dans l’absence de toute impureté en l’homme, due aux nombreux péchés et désobéissances, car la désobéissance et le péché envers Dieu sont considérés comme les plus grands obstacles à l’exaucement des prières.
2— la sagesse divine, qui est la source de toutes les sagesses requiert que certaines prières soient exaucées et d’autres ne le soient pas, car Dieu connaît mieux l’intérêt des hommes, et Il considère que l’accomplissement de toutes les demandes des hommes n’est pas dans leur intérêt. Cela aussi semble aller tout à fait dans le sens du bien des hommes. On peut comparer cela au comportement d’un père généreux qui cependant n’accorde à son fils qu’en fonction de son intérêt.
Ces deux réponses principales sont recevables formellement mais elles ne sont pas suffisantes pour convaincre ceux qui examinent le verset, d’autant plus que dans ce verset Dieu déclare formellement qu’il garantit l’exaucement des prières, et les termes en sont clairs, ne faisant mention d’aucune condition.
Par conséquent, il est possible qu’une exclusion de la plupart des invocations connues de la portée de ce verset, en considérant ce verset comme s’il ne visait qu’un type particulier de prières, ne soit pas adéquat. Il faut par conséquent que la réponse à apporter soit à la fois de nature à se conformer avec le sens apparent du verset, et à répondre pleinement à l’attente de celui qui aspire à comprendre le sens général du verset.
Quand nous examinons attentivement les versets coraniques, nous pouvons remarquer que les invocations que Dieu garantit d’exaucer présentent quelques qualités spécifiques qu’il convient de réunir, en même temps qu’une sincérité et attachement fort aux valeurs, une tension et un mouvement de l’homme en vue du but qui est la réalisation de la prière. Ce n’est qu’à cette condition que les prières des créatures recevront forcément une réponse positive.
En d’autres termes, les désirs des hommes et leurs demandes doivent être en parfaite conformité avec les buts de la création et la volonté divine. Cela veut dire aussi que les prières adressées à la présence seigneuriale doivent viser l’élévation de l’esprit, l’acquisition des qualités humaines parfaites, en un mot elles doivent viser à gravir les degrés les plus élevés de la spiritualité.
C’est sous cet angle qu’il faut envisager les invocations dans leur signification réelle, et non dans la dimension matérielle, partielle et sans grande portée qu’ordinairement les hommes expriment dans leurs prières…
Au niveau des invocations authentiques, les deux obstacles majeurs à l’exaucement des prières, en l’occurrence le péché (de l’invocateur) et la vanité de la prière (formulée par lui), seront écartés, car la demande de pardon du péché (istighfâr) et le repentir sont les piliers dans ce genre de prières, et Dieu exalté soit-Il accepte aussi bien la demande de pardon de Ses serviteurs que leur repentir.
Quanta la question du manque d’intérêt et de conformité de la prière, elle ne se pose pas non plus dans le cadre des prières authentiques, car les serviteurs adressent leurs prières à la Présence Seigneuriale, ce qui a pour effet d’accroître leur connaissance de Dieu, de parachever leur perfection, et l’acquisition des vertus spirituelles, et il va de soi que l’exaucement des prières se fera ici dans l’intérêt de celui qui demande.
Par conséquent, en écartant ces deux obstacles majeurs, la voie pour l’exaucement des prières s’aplanit totalement.
Les meilleurs critères de la prière authentique sont à rechercher dans le Coran et les paroles divines.
Dieu nous montre les modèles d’invocations à travers les exemples donnés par ses prophètes et les saints. Ces prières possèdent les critères spécifiques mentionnés, à savoir ceux qui peuvent servir de moyen efficace pour réaliser l’élévation spirituelle. Et s’il arrive dans le Coran qu’une prière soit adressée à Dieu par un prophète en présentant une préoccupation d’apparence mondaine, cette prière contient toujours une portée spirituelle qui doit être prise en compte.
Ainsi Zacharie (AS) aspire à avoir un enfant non pas pour le plaisir de la paternité, mais pour assurer la perpétuation de la Présence divine à travers des hommes. Les paroles qu’il adresse au Seigneur dans sa prière intime expriment parfaitement cela. Il n’emploie pas le mot walad, enfant pour désigner ce à quoi il aspire, mais le mot walî, qui veut dire un héritier, mais aussi un ami de Dieu, un saint, afin que son héritage conduise à la poursuite de la mission prophétique sur terre au bénéfice des hommes.
« Accorde-moi de Ta part un héritier héritant de moi et de la famille de Jacob, et fais, Seigneur, qu’il T’agrée ! »
(Coran, sourate 19, verset 6)
De même Salomon (AS) n’aspirait pas à la puissance et au pouvoir pour le motif de la volonté de puissance personnelle et de la jouissance des privilèges que confère la souveraineté, mais uniquement pour s’en servir comme moyen de guidance des hommes vers Dieu, afin que se déploie haut le drapeau de l’unicité divine, et que s’installe la justice parmi les hommes.
Ce n’est donc pas un hasard si la seule prière d’un prophète que Dieu refuse d’exaucer soit celle de Noé (AS) qui par amour filial a demandé que son fils soit sauvé du Déluge. Mais Dieu ne tient pas compte de cette sorte de demande, même émanant d’un prophète aussi grand que Noé (AS).
Dans les versets coraniques, les prières qu’adressent les anges et les (anges) porteurs du Trône à la Présence divine visent toutes à faire parvenir les serviteurs de Dieu à la félicité éternelle.
« Ceux qui portent le Trône et qui l’entourent exaltent par la louange la transcendance de leur Seigneur ; ils croient en Lui et implorent Son pardon pour les croyants : ‘‘Seigneur, Tu contiens toute chose en Ta science et Ta miséricorde. Pardonne à ceux qui reviennent à Toi repentants pour suivre Ton chemin, sauve-les du tourment de Géhenne. Seigneur, fais-les entrer dans les jardins d’Eden que Tu leur a promis, ainsi qu’aux justes d’entre leurs parents, leurs épouses et leur progéniture. C’est Toi qui es le Tout-Puissant, le Sage’’ »
(Coran, sourate 40, versets 7 et
De même, une recherche rapide dans le Coran au sujet des prières adressées par les serviteurs exceptionnels et qualifiés de Dieu, nous révèle aussi que cette spécificité des prières des prophètes et des anges se manifeste :
« …Ceux qui rappellent Dieu assis, debout, sur le côté, et réfléchissent sur la création des cieux et de la terre : « Notre Seigneur, Tu n’as pas créé tout cela dans le faux, à Ta transcendance ne plaise. Alors sauve-nous du châtiment du Feu »
« Notre Seigneur nous avons entendu quelqu’un appeler à la croyance : ‘‘Croyez en votre Seigneur’’. C’est pourquoi nous croyons. Seigneur, aussi pardonne-nous nos fautes, ignore nos mauvaisetés, recouvre-nous parmi les vertueux ».
(Coran, Sourate 3, versets 191 et 193)
Les versets qui concluent la deuxième sourate du Coran montrent que les prières des croyants présentent le même contenu :
« Notre Seigneur, ne nous en veuille pas de nos omissions, non plus que de nos erreurs. Notre Seigneur, ne nous fais pas porter un faix aussi lourd qu’à nos devanciers. Notre Seigneur, ne nous fais pas porter plus que nous ne pouvons. Passe sur nos fautes, pardonne-nous, aie de nous miséricorde. Tu es notre Maître. Viens à notre secours contre le peuple du déni. »
(Coran, Sourate 2, verset 286)
Toutes ces implorations portent sur l’aspiration à l’élévation et l’ascension spirituelle ainsi qu’à se rapprocher de la Présence divine. C’est la raison pour laquelle, après avoir donné ces exemples de prières prononcées par les croyants, Dieu déclare :
« Puis Dieu leur a répondu (a exaucé leur prières) »
(Coran, sourate 3, verset 195)