Assalam;
La France coloniale, n'oublie pas ses pratiques d'un autre temps, et l'arrestation "prise en otage" de notre frère, Mourad Dhina, un homme serein, pacifique, et juste, ne peut, en cet anniversaire du 19 mars 1962, supposé mettre fin aux crimes coloniaux, que nous inciter à mettre en parallèle le déni de justice qui lui a été infligé par les actuels dépositaires des rênes de la République française, avec les crimes coloniaux qui ont banalisé le crime, le génocide, et le déni de Justice, dès qu'il s'agit du "non européen", du "non blanc", du non judéo-chrétien, en un mot, de quiconque "n'est pas avec nous est donc contre nous", selon le terroriste en retraite, Georges W. Bush, et les starlettes du Show Biz, "élections 2012"...
Que Marine et Nikolas, dorment en paix; ces martyrs, n'ont pas de descendants dignes, pour demander réparations... et surtout, nul parmi les descendants de leurs parents, n'ont les moyens, ni l'idée de les empêcher de prôner la haine de "l'Autre", cet "autre" que pourtant Jésus, Issa,as , demandait à respecter et à héberger, d'autant plus que la Bible, leur rappelle qu'il furent eux-mêmes, cet "étranger en Égypte".
Lev 19, 33 : «
Quand un émigré viendra s'installer chez toi, dans votre pays, vous ne l'exploiterez pas ; cet émigré installé chez vous, vous le traiterez comme un indigène, comme l'un de vous. Tu l'aimeras comme toi-même, car vous-mêmes avez été des émigrés dans le pays d'Egypte. C'est moi, le Seigneur votre Dieu ». Traiter "l'étranger", avec humanité, ce n'est point en l'obligeant à trouver refuge dans une grotte, pour l'enfumer, ou, dans une cellule avant de le renvoyer à "son douar d'origine" comme le faisait avec professionnalisme, le criminel préfet Papon, qui n'a payé que pour une certaine catégorie de "citoyens français", et jamais, pour "les indigènes de la République" précipités dans La Seine, ou bien dans les "camps de concentration d'Algérie", nommés par euphémisme "camps de regroupements", mais bien au contraire, de stigmatiser et de dénoncer, pour avoir ...envahi les villes françaises, et dénaturé la composante gauloise de cette France citadelle des droits de l'homme et du citoyen, sauf que les frontons de la République ne précisent pas si l'homme est UNIQUEMENT, le gallo-romain, le Franc, le ...., à l'exclusion du noir hérité des colonies, du basané à qui on a fait croire que lui aussi était "français"...
LES ENFUMADES DU DAHRA Les 1000 martyrs des Ouled Ryah de Amar Belkhodja Génocide
Il y a des dates qui ne s’oublient pas. Notamment celles des massacres commis à l’encontre de la population civile pendant l’occupation française. Le 19 juin 1845,
le colonel Pélissier organise, sur les ordres de Bugeaud, un crime contre la tribu des Ouled Ryah à Nekmaria, dans le Dahra, immense massif montagneux qui s’étale sur une très vaste région située entre Miliana et Mostaganem.
Cette tribu, qui croyait trouver refuge dans la grotte Ghar Frachih, y avait rendez-vous avec la mort. Le colonel Pélissier ordonna à ses hommes d’emmurer vivant hommes, femmes et enfants. Puis un grand feu fut allumé devant et tout autour de cette maudite grotte transformée au funarium. Toute la nuit, les suppliciés
appelleront au secours, mais en vain.
Une tribu entière fut décimée. «
Des cadavres, partout des cadavres, en postures aussi diverses qu’épouvantables qui couchés sur le flanc, qui agenouillés, le front collé par terre comme au moment d’une prière, qui courbés comme du linge mis au séchage sur une banquette rocheuse aux lignes irrégulières. Tout est calciné, noirci par une fumée... Image émouvante, celle d’une femme et de son bébé»... (P 65).
Amar Belkhodja décrit des scènes insoutenables, notamment celle de cette femme enceinte, morte en plein accouchement,
«la bouche de la femme est restée grande ouverte, en forme ovale qui supposait une succession de cris de douleur mêlés à la terreur... Le bébé des Ouled Ryah est né dans une chambre funéraire. Et au lieu d’aspirer l’oxygène, Pélissier et ses sbires lui firent cadeau d’une ration empoisonnée de fumée qui arracha instantanément la vie à un être qui venait à peine au monde.» (P. 68)
Un génocide qui fera mille victimes en cette nuit d’horreur du 19 juin 1845 et dont une stèle dressée sur la place publique de Nekmaria, initiée par Amar Belkhodja et Abderrahmane Mostefa, nous rappelle les faits. A noter que le photographe Abderrahmane Mostefa a signé un documentaire sur les enfumades du Dahra.Amar Belkhodja cumule plusieurs publications dont Ali Maâchi, l’hymne assassiné, La plume contre le sabre, L’Emir Abdelkader, ni sultan ni imam...
Sabrinal * Les enfumades du Dahra, les 1000 martyrs des Ouled Ryah, de Amar Belkhodja. Editions El Kalima, 2011.