Mme Messaouda Sebata (CSLA)
«60% des administrations sont arabisées»
Selon son attachée de presse, Mme Messaouda Sebata, que nous avons interviewée, lundi passé, à l’hôtel El Aurassi, le Conseil supérieur de la langue arabe (CSLA) se dit décidé de concrétiser le projet de développement et de généralisation de la langue arabe.
Le Jour d’Algérie : Quelle est la place qu’occupe la langue arabe actuellement en Algérie en vertu de la diversité linguistique ?
Mme Messaouda Sebata : La langue arabe occupe une place prépondérante dans notre société et joue un rôle essentiel, du moment qu’elle est langue nationale et officielle, en vertu de la Constitution. C’est la langue des études et de l’administration. C’est pourquoi le CSLA fournit des efforts considérables dans le but de mettre à la disposition des administrations un guide unanime de la terminologie administrative, surtout en ce qui concerne les ressources humaines et financières.
Est-ce que vraiment l’application de cette terminologie est possible ?
Sûrement, il est fort possible qu’on puisse appliquer une terminologie unanime se basant sur la nationalisation des connaissances scientifiques et technologiques, vu l’importance que joue la langue dans le développement de la patrie. Il faudrait souligner que la langue arabe n’est pas stérile, on ne peut pas dire qu’une langue est sous-développée sauf si ceux qui la pratiquent sont vraiment diminués. La langue arabe a l’aptitude d’intégrer les nouveaux termes. Notre conseil a organisé une conférence internationale sur la langue arabe informative en 2000, qui a vu la participation de plusieurs professeurs venant de divers instituts de France, du Canada et des USA, et ils ont conclu unanimement que la langue arabe peut avoir le statut des langues développées.
Quels sont les objectifs tracés par le CSLA à moyen et long terme dans le développement de la langue arabe ?
Il est à souligner que le CSLA est une organisation consultative qui active sous couvert du Président de la République. Son objectif principal est d’arriver à généraliser l’utilisation de la langue arabe avec la collaboration de différents secteurs. Dans ce sens, nous avons organisé onze colloques avec plusieurs ministères afin de déduire le degré de l’utilisation de l’arabe. Toutefois, j’insiste sur le fait que l’emploi de la langue arabe n’est pas contradictoire dans certains ministères qui utilisent deux langues en même temps. Ce qui nous intéresse le plus, c’est que 60% des administrations sont arabisées, mis à part le secteur des finances où on constate un pourcentage moins important.
Pouviez-vous nous citer quelques organes affiliés au CSLA en charge de l’arabisation ?
Le Conseil supérieur de la langue arabe possède des organes spécialisés qui ont pris en charge d’éditer prochainement un dictionnaire en terminologie administrative et financière, ainsi qu’un groupe de travail spécialisé pour la promotion d’un guide de langage médical pour un message plus serein entre le médecin et le patient.
Qu’attendez-vous des différentes couches de la société pour une meilleure promotion de la langue arabe ?
Le rôle de la société civile est , en effet, des plus intéressants pour le développement et la généralisation de la langue arabe.
Propos recueillis par :
Hachi Omar
Jeu 2 Mar - 7:22