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 Mémoires d’un Algérien d’Ahmed Taleb-Ibrahimi

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fidilig2
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Date d'inscription : 07/08/2005

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MessageSujet: Mémoires d’un Algérien d’Ahmed Taleb-Ibrahimi   Mémoires d’un Algérien d’Ahmed Taleb-Ibrahimi Icon_minitimeJeu 6 Avr - 7:39

Mémoires d’un Algérien d’Ahmed Taleb-Ibrahimi
L’anti-intellectualisme « point noir » de la Révolution

Ahmed Taleb-Ibrahimi publiera la semaine prochaine la première partie de ses mémoires aux éditions Casbah sous le titre Mémoires d’un Algérien. Tome 1 : Rêves et épreuves (1932-1965), dont El Watan a reçu un exemplaire.





L’auteur, ancien ministre sous Boumediene et Chadli, candidat à la présidentielle en 1999, chef d’un parti, Wafa, non agréé, revient sur sa naissance sétifienne, son enfance tlémcénienne et son adolescence algéroise avant de s’engouffrer dans une jeunesse marquée du sceau de la guerre de Libération. Il revient également sur les intrigues meurtrières de la Révolution et le désenchantement de l’après-Indépendance. M. Taleb-Ibrahimi donne, dans ce premier tome, sa vie en miroir de l’histoire nationale récente, tout en regrettant dans l’avant-propos le déficit en témoignages directs des grands acteurs de l’histoire algérienne. Déficit qui se ressent d’autant lorsque cette histoire se retrouve malmenée par des tentatives révisionnistes, comme le démontre la loi française du 23 février 2005 qui empoisonne les relations algéro-françaises au point de retarder, sinon d’hypothéquer la signature du traité d’amitié entre Alger et Paris. Mais l’apport de ses témoignages réside aussi dans la valeur politique du rappel historique : en énumérant le despotisme des années Ben Bella, les joutes sanglantes, la pratique de la torture dont lui-même a été victime en 1964, M. Taleb-Ibrahimi semble constater que les mêmes pathologies persistent dans la sphère du pouvoir algérien. Troisième valeur ajoutée de ce projet éditorial, la nécessité de participer à préciser un diagnostic des crises successives qui en fin de compte n’en sont qu’une. M. Taleb-Ibrahimi envisage de publier un deuxième tome (1965-1988) et un troisième (1988-2004) consacré à la crise des années 1990, « à cette crise multiforme qui a révélé l’échec de notre génération dans la transmission des valeurs de la Révolution aux générations montantes ». Car il semble que la machine générationnelle soit en panne. M. Taleb-Ibrahimi raconte son entrevue avec Hocine Aït Ahmed, en pleines tensions interwilayas en 1962 : Aït Ahmed « affirme que la situation qui prévaut a déjà disqualifié les hommes de sa génération ». « A vous de prendre vos responsabilités, car il vous vient de reprendre la relève et de ne plus compter sur les (historiques) », a dit alors Hocine Aït Ahmed à Ahmed Taleb-Ibrahimi dans une annexe du Palais d’été, actuellement Palais du peuple, à Alger.
L’ombre des pères
Le père de Taleb-Ibrahimi, cheikh Ibrahimi, une des figures de proue de l’Association des oulémas musulmans, plane sur une bonne partie des pages de ce premier volume de mémoires. On découvre l’intimité de l’homme, fidèle de Abdelhamid Ben Badis, qui impressionna le jeune Ahmed Taleb-Ibrahimi par le contraste entre un corps frêle et une voix envahissante et puissante. Deux épisodes de la vie de cheikh Ibrahimi illustrent la puissance de la relation entre les deux chantres de la réforme. Cheikh Ibrahimi était fort réfractaire à ce que ses fils fréquentent l’école française. C’est Ben Badis qui le persuadera de la nécessité d’envoyer ses deux fils à l’école Dufau, près d’Agadir, où Ahmed Taleb-Ibrahimi découvre la littérature et se prépare à plonger dans les œuvres des grands auteurs occidentaux. L’autre épisode, des années après le décès de Ben Badis, le jour anniversaire de sa disparition, le 16 avril 1964, durant lequel cheikh Ibrahimi vilipende dans une déclaration le système de pouvoir de Ahmed Ben Bella. Le même constat est partagé à l’époque par Ahmed Taleb-Ibrahimi, 32 ans, qui dénonce alors la concentration des pouvoirs, le système d’allégeance, la bureaucratie et la politique économique improvisée ainsi que l’intervention d’« aventuriers venant de différents pays et s’érigeant en théoriciens de l’économie ». La suite sera terrible : le 12 juillet 1964, M. Taleb-Ibrahimi est arrêté, torturé et, alors qu’il a passé quatre ans et demi dans les prisons françaises, sera « l’hôte » des geôles de l’Algérie indépendante, de juillet 1964 à février 1965. En relatant ces années de plomb, on retrouve cette vieille pratique du pouvoir et de ses satellites qui semble avoir survécue : l’allégeance. Déjà, lors de son emprisonnement en France, témoin des déchirements internes entre les dirigeants de la Révolution et la montée en puissance du discret et ascète colonel Boukharouba, alias Boumediene, ce « père » que les militaires regrettent toujours, M. Taleb-Ibrahimi s’est dit « fort peiné d’apprendre que certains de nos intellectuels (ou plutôt nos diplômés) sont très satisfaits de jouer les porte-serviettes serviles de responsables analphabètes, comme si le fait d’avoir pris les armes, à lui seul, conférait le droit de diriger l’Algérie ». Cette déclaration qu’a faite M. Taleb-Ibrahimi à Ahmed Toufik Madani, ancien secrétaire général de l’association des oulémas, que l’auteur critique pour s’être déclaré « soldat exécutant », est appuyée par le constat du jeune médecin de l’époque : « L’anti-intellectualisme caractérise déjà notre Révolution et en constitue même un des points noirs. » Ahmed Taleb-Ibrahimi, alors médecin à l’hôpital Mustapha Pacha, à Alger, désire s’éloigner de la politique, mais le coup d’Etat du colonel Boumediene, l’homme qui lit la fatiha devant la dépouille du cheikh Ibrahimi, décédé le 20 mai 1965, alors que Ben Bella prolongera sa tournée à l’Est pour ne pas assister aux obsèques, rattrape M. Taleb-Ibrahimi. Cherif Belkacem, ministre de l’Orientation de l’époque, lui propose d’intégrer le gouvernement. M. Taleb-Ibrahimi réfléchit puis dit « oui » : « En prononçant ce oui, pouvais-je deviner que j’allais m’engouffrer dans une nouvelle ‘‘prison’’ qui allait durer plus d’un quart de siècle ? »
La Révolution mange tout le monde
Ce sont les derniers mots du premier tome, conclusion d’une étape, selon M. Taleb-Ibrahimi, qui le mena de son enfance dans l’ombre du père à celles des « pères ». Ahmed Taleb-Ibrahimi a, en 1965, 33 ans, l’âge du Christ confronté à la passion et à l’injustice des hommes. Le système tyrannique broie les hommes pour les rendre siens ou les faire disparaître dans les plis de l’oubli et des internements dans le Sahara, comme ce fut le cas de Mohamed Boudiaf, un des artisans du 1er Novembre 1954, sous Ben Bella. M. Taleb-Ibrahimi relate, ici, une longue vie militante depuis les rangs de l’Association des étudiants musulmans d’Afrique du Nord à la Faculté d’Alger entre 1949 et 1954, en passant par l’Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema) durant la guerre de Libération, la prison de Fresnes et de la Santé en France, où il côtoya les chefs révolutionnaires et les intrigues de pouvoir qui se dessinaient déjà, prélude des déchirements et en devenir et à venir. Vie militante qui démarre dans l’enthousiasme et qui se trouve subitement violentée, non pas seulement par la brutalité coloniale, mais aussi par les nouveaux chefs de l’Algérie indépendante. Par effet de miroir, il est terrible de voir que la violence politique perdure sous différents systèmes, changeant de tyrans, mais gardant la même hargne à humilier les hommes. L’intérêt de ce témoignage est aussi de plonger dans l’Algérie des années 1940 : bouillonnement des consciences et surtout, comme le souligne l’auteur, l’amalgame créatif du carrefour entre Orient et Occident. Il a fait l’école privée Maïmonide, école privée juive à défaut d’être inscrit ailleurs à cause de la réputation anticoloniale de son père. Voyage en France, mais aussi au Caire nassérien et à Damas, dernier exil de l’Emir Abdelkader, ainsi qu’à La Mecque, où la conscience s’ouvre, non seulement sur la nécessité du changement, mais aussi sur la réflexion autour de l’identité. Arabe, musulmane, berbère, africaine, méditerranéenne, orientale et occidentale, le plus grand défi de l’Etat algérien et de ses précurseurs aura été d’approcher toute cette richesse tout en résistant aux violentes bourrasques de l’histoire. Le parcours de Ahmed Taleb-Ibrahimi résume bien les échecs et les victoires des synthèses culturelles qui, en fin de compte, font de l’Algérien un Algérien. Autre défi également souligné par l’auteur réside dans le choix à prendre au lendemain de l’indépendance. « En juillet 1962, deux voies se présentaient à nous : 1. une nouvelle page de l’histoire de l’Algérie s’ouvrait et, comme chaque nouvelle page, elle exigeait de nouveaux hommes, ce que n’a pas compris notamment Messali, le 1er novembre 1954 (...) », mais la relève était rare, sinon épuisée par la guerre ou « ramollie », comme ceux de « l’extérieur ». La seconde solution, selon M. Taleb-Ibrahimi, aurait été « l’union nationale » entre les « historiques » qui, « prenant conscience de leur inconsistance individuelle, devraient accepter de travailler main dans la main en s’entourant de cadres moyens ». Mais l’auteur regrette qu’aucune des deux solutions n’a été prise en compte : « Carence due essentiellement à la lâcheté des intellectuels, à la médiocrité des dirigeants et à l’indigence de pensée des uns et des autres. » Constat datant de 1964, écrit noir sur blanc dans une prison à Oran, mais dont les répercussions semblent encore d’actualité tant le système de pouvoir algérien reste hermétique à la critique et au réel changement. Une des clés que semble proposer M. Taleb-Ibrahimi, en tenant compte ou pas d’une ambition de positionnement en prévision de la présidentielle de 2009, est d’explorer le passé pour comprendre le présent et prévenir l’avenir. « Le moment est venu de transcender et la glorification béate qui a suivi l’Indépendance et l’éreintement systématique que nous constatons, surtout depuis les événements d’octobre 1988. La meilleure façon d’éviter ces deux extrêmes, c’est d’étudier sereinement la guerre de Libération avec ses lumières et ses zones d’ombre », écrit Ahmed Taleb-Ibrahimi dans l’avant-propos.

Adlène Meddi
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salah bey
Habitué



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Date d'inscription : 31/07/2005

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MessageSujet: Wafa : deux syllabes qui font peur à Zerhouni   Mémoires d’un Algérien d’Ahmed Taleb-Ibrahimi Icon_minitimeJeu 13 Avr - 19:31

Wafa : deux syllabes qui font peur à Zerhouni
Bien que non agréé officiellement, le Mouvement Fidélité et Justice (MFJ) Wafa a fait et fait encore parler de lui. D’abord grâce au charisme de son leader, Ahmed Taleb-Ibrahimi, plusieurs fois ministre sous Boumediène, et une des personnalités les plus en vue du personnel politique national.






Ensuite, parce que ce parti, fondé en 1999 par M. Taleb-Ibrahimi pour capitaliser la sympathie populaire que lui avait témoigné le peuple lors de la campagne pour la présidentielle d’avril de la même année, est frappé étrangement et à ce jour du sceau de l’interdit. Il n’est donc pas question ici de voyager dans les dédales d’une formation politique qui n’a aucun point de chute. Le propos étant seulement de revenir sur les péripéties d’un Wafa mort-né et sur le comment du pourquoi elle n’a pas trouvé grâce aux yeux du pouvoir. Quand, le Ramadhan dernier, nous avons sollicité M. Taleb-Ibrahimi, qui nous accueillait chez lui, de nous dire ce qu’il pense de la démarche de M. Bouteflika, il répliqua ceci : « Prenons un thé et discutons entre nous et c’est tout. » M. Taleb-Ibrahimi pèse ses mots. Il ne veut pas se mouiller dans le débat politique pour la simple raison qu’il n’en est pas un, d’après lui. « Je ne veux pas donner l’illusion qu’il y a une vie politique dans ce pays au risque que cela soit exploité par ce pouvoir. » Dans le salon de sa villa située en face du consulat de France à Hydra, M. Taleb-Ibrahimi est ceinturé de milliers de livres. Vous y croiseriez Voltaire, Marx, Ben Badis, Ibn Taymia, Sartre ou encore Montesquieu et Malek Bennabi. L’homme lit beaucoup. Il écrit autant. Le premier tome de ses mémoires qui retrace son parcours depuis la révolution jusqu’au coup d’Etat de 1965 sera d’ailleurs dans les librairies la semaine prochaine. Le brillant médecin a su allégrement marier la politique, la littérature et la philosophie. Une mine de savoir en somme. A défaut de structurer son parti comme il l’aurait voulu, « j’essaye de me rendre utile », dit-il en parlant de ses mémoires. S’agissant de Wafa, sa religion semble être faite que ce pouvoir n’en veut point. Il est loin cependant de faire son deuil. « J’attends », affirme-t-il, placide. L’attente se fait néanmoins longue, très longue. Sept années après la publication dans le Journal officiel n°64 daté du 15 septembre 1999 du récépissé de dépôt de la demande d’agrément, Wafa n’a toujours pas droit de cité dans le paysage politique national. Pourtant, tout avait bien commencé avec Abdelmalek Sellal, alors ministre de l’Intérieur, qui avait normalement traité avec les promoteurs de Wafa, lui permettant de tenir son congrès constitutif les 16 et 17 décembre de la même année. Puis vint Nouredine Yazid Zerhouni... Commencèrent alors les mauvaises surprises, les blocages et les louvoiements qui aboutiront plus tard à une interdiction d’activité politique à un parti inédite dans les annales juridiques algériennes. M. Zerhouni annonce la couleur juste au lendemain de sa désignation comme premier policier du pays. Après avoir demandé aux responsables de ce parti de patienter le temps pour lui d’étudier le dossier, le nouveau ministre de l’Intérieur assénait, quelques jours plus tard, qu’il n’était pas concerné par un dépôt d’une demande d’agrément qui a eu lieu juste à la veille de son installation.

Zoom sur l’ex-futur parti

Les présomptions de M. Taleb-Ibrahimi sur l’attitude de M. Zerhouni allaient se confirmer quand les services de ce ministère eurent été instruits de ne pas répondre aux dirigeants de Wafa par téléphone, ni de recevoir un quelconque document via le bureau d’ordre. Ces péripéties étaient vécues alors même que les trois enquêtes d’habilitation qui devaient être déclenchées par la police, la gendarmerie et la Sécurité militaire (le DRS) pour vérifier le parcours des membres de la direction nationale de Wafa n’étaient pas encore lancées. Pourtant, le même ministère, avec Abdelmalek Sellal à sa tête, n’avait rien trouvé à redire sur le parcours des 40 membres fondateurs du parti ni formulé une quelconque objection sur le contenu de son programme politique six mois plus tôt. La cause semblait donc entendue pour M. Taleb-Ibrahimi qui, deux mois après le dépôt du dossier d’agrément, décide de proclamer la naissance de Wafa, le 27 février 2000, même sans le précieux document. Et au regard de la loi, il était dans son bon droit. Pour cause, l’article 22 de la loi organique sur les partis dispose clairement que la non-publication de l’agrément au JO dans les 60 jours suivant le dépôt du dossier implique ipso facto son acceptation. Mais c’était compter sans la détermination de Yazid Zerhouni de mener la vie dure à M. Taleb-Ibrahimi et de déclarer son parti non grata. Le dossier en béton de Wafa étant inattaquable, le ministre, comme pris de court, multipliait les contradictions dans ses déclarations sur les raisons du refus d’accorder l’agrément à ce parti. Le 4 mars 2000, le ministre estimait, à tort, devant les journalistes qui l’interrogeaient en marge d’une session de l’APN que « Wafa ne disposait pas de récépissé de dépôt de son dossier et qu’il doit fournir un autre ». Le 10 mai, il abandonne cet argument juridique spécieux pour un lynchage politique. « Je ne suis pas celui qui va signer le retour du parti dissous ! », asséna-t-il, sentencieux, devant les journalistes. Le verdict politique est donc lâché. Quant à celui juridique, les dirigeants de Wafa l’attendent à ce jour... M. Zerhouni, qui a donc manifestement privilégié la loi de la force en lieu et place de la force de la loi, a bouclé la boucle, le 5 novembre de la même année, en soutenant que « Wafa n’existe pas ! ». Le comble dans cette histoire est que le ministre n’a pas jugé utile de motiver juridiquement et administrativement l’irrecevabilité du dossier Wafa, au mépris des procédures légales qu’il était censé lui-même dicter, ne serait-ce que pour sauver les formes.

« Le danger et l’arbitraire »

En revanche, la machine répressive ne tarda pas à se mettre en branle pour tuer dans l’œuf ce parti où qu’il pointe le nez en Algérie. Le 22 mai, M. Zerhouni instruit les walis de convoquer les propriétaires des locaux de Wafa afin qu’ils retirent les enseignes portant les deux syllabes. Les services de police prennent aussitôt les choses en main en procédant à l’arrachage de ces enseignes, à la convocation et à l’interrogatoire des préposés aux bureaux locaux du parti. Même le siège central du parti à Alger fut « visité » de nuit et des documents subtilisés, d’après les responsables de ce parti, qui avaient déposé une plainte auprès du procureur de la République. Rien n’y fit. La manière forte a eu raison de la témérité de M. Taleb-Ibrahimi, qui voit son parti fondre à la vitesse de la fermeture de toutes ses permanences et à la mise sous scellés de son siège national sans aucune décision de justice. Le ministre de l’Intérieur rouvre un front politique contre Wafa pour le vouer à la vindicte populaire. Ainsi, il avait déclaré que 46 membres de son conseil central étaient des Fisistes et le reste des sympathisants. Que son sigle est celui d’une radio clandestine du parti dissous est que l’agrément de ce parti constituait « un danger pour l’ordre public ». M. Taleb-Ibrahimi dément pièce par pièce les allégations de M. Zerhouni devant la presse nationale par des arguments matériels irréfutables. Néanmoins, ni les différentes correspondances adressées au président Bouteflika, à ceux de l’APN et du Sénat, au chef du gouvernement (Ali Benflis) n’ont pu changer quoi que ce soit. Seuls quelques documents retraçant les péripéties de Wafa entretiennent aujourd’hui l’espoir de M. Taleb-Ibrahimi et son bras droit Mohamed Oussaïd de pouvoir, un jour peut-être, obtenir cet agrément. Mais certainement pas avec M. Zerhouni comme ministre de l’Intérieur. Le dossier d’agrément de Wafa ne souffre juridiquement d’aucune contestation. La presse et les autres partis politiques qui ont suivi les péripéties de ce parti ont pratiquement tous dénoncé l’arbitraire du ministère de l’Intérieur même s’ils ne partageaient pas forcément les références politico-idéologiques de M. Taleb-Ibrahimi. Y a-t-il donc un problème personnel entre ce dernier et M. Zerhouni ? Des indiscrétions confient qu’un vieux contentieux oppose les deux hommes depuis plus de 20 ans, quand M. Taleb-Ibrahimi, alors ministre des Affaires étrangères, était le supérieur de M. Zerhouni, qui fut ambassadeur à Mexico. Nos sources précisent que l’actuel ministre de l’Intérieur a tenu rancune à M. Taleb-Ibrahimi au point de faire du dossier Wafa une affaire personnelle. Une hypothèse très plausible en ce sens que les correspondances et les communiqués du parti de M. Taleb-Ibrahimi invitent souvent le ministre à faire « la différence entre ses désirs personnels et les impératifs liés à sa fonction ». Ayant compris sa douleur qu’il ne pouvait pas compter sur son parti toujours interdit, M. Taleb-Ibrahimi a tenté de casser le verrou du pouvoir en avril 2004 en se présentant pour la seconde fois à la présidentielle. Avec ses 94 500 signatures réparties sur 27 wilayas, M. Taleb-Ibrahimi est allé lui-même déposer les paraphes dans un box à Club des pins, comme tous les autres candidats. Quelle ne fut sa surprise de découvrir à l’expiration des délais, par le biais du Conseil constitutionnel, qu’il n’avait pas réussi à rassembler les 75 000 signatures requises. Entre temps, il apprend que le cadenas de son « box », le seul d’ailleurs, a sauté à... 2h du matin. Curieux ! Mohamed Bedjaoui, l’actuel ministre des Affaires étrangères, avait alors présenté un argument qui sans doute fera date pour son aspect risible : « C’est l’air marin qui a fait sauter le cadenas ! » Ironie de l’histoire, ce candidat, qui a récolté sans participer en 1999 plus d’un million et demi de voix, n’a pu, cette fois, franchir le cap des 75 000 signatures ! Résultats des comptes : pas d’agrément pour Wafa et pas de candidature à la présidentielle pour son fondateur. M. Taleb-Ibrahimi prend, depuis, son mal en patience et attend que M. Bouteflika veuille bien agréer son parti. Jusqu’ à quand ? « Nous sommes attachés à notre droit constitutionnel quel qu’en soit le prix. »



Hassan Moali
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