Liban: un soldat tué à Nahr al-Bared, le jour de la Fête de l'armée
NAHR AL-BARED (Liban) - Un soldat libanais a été tué mercredi dans le camp palestinien de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban, où des combats intermittents opposaient l'armée aux islamistes du Fatah al-Islam, a annoncé un porte-parole de l'armée.
124 soldats au total ont été tués depuis le 20 mai, dans ces combats qui se poursuivaient alors que l'armée célébrait sa fête annuelle.
"Un soldat a été tué dans les combats", a déclaré à l'AFP le porte-parole, précisant que les échanges de tirs étaient "très intermittents" mercredi.
Selon le porte-parole militaire, les islamistes du Fatah al-Islam, qui sont assiégés dans un petit secteur d'environ 15.000 mètres carrés dans le sud du camp de réfugiés, "ont tiré à l'arme automatique sur les positions de l'armée qui a riposté".
Dans l'après-midi, un incendie a éclaté dans le camp, dégageant un nuage de fumée noire, a rapporté un correspondant de l'AFP. Deux hélicoptères de combat Gazelle ont également survolé le camp.
En raison de ces combats et de la crise politique qui sévit dans le pays, une partie des cérémonies marquant la traditionnelle Fête de l'armée ont été annulées, dont le défilé annuel et la cérémonie de promotions d'officiers qui l'accompagne en temps normal.
Les chaînes de télévision, toutes tendances confondues, ont elles diffusé des programmes rendant hommage aux "sacrifices de l'armée pour préserver l'unité nationale et l'ordre public".
Mardi, le chef de l'armée, le général Michel Sleimane, s'était rendu dans le nord du Liban pour soutenir ses hommes et avait souligné le rôle de cohésion joué par l'armée dans la crise qui met aux prises depuis près de neuf mois le gouvernement et l'opposition.
Au total, plus de 200 personnes, y compris les 124 soldats, ont été tuées dans les combats de Nahr al-Bared, les plus meurtriers au Liban depuis la fin de la guerre civile en 1990. Ce bilan ne tient pas compte des islamistes tués dont les corps sont restés dans le camp.
Les 31.000 réfugiés de Nahr al-Bared ont fui par vagues depuis le début des combats.
Les seuls civils restés dans le camp, devenu un champ de ruines, sont les femmes et les enfants des combattants du Fatah al-Islam, qui seraient au moins une soixantaine. L'armée a accusé les islamistes de les utiliser comme boucliers humains.
(©AFP / 01 août 2007 15h36)