Décès du directeur de la sécurité intérieure algérienne, le général-major Smain Lamari
Le directeur de la Sécurité intérieure algérienne, le général-major Smain Lamari, 67 ans, est décédé dans la nuit de lundi des suites d'une longue maladie, a appris mardi l'Associated Press auprès de sources médicales.
Le général Lamari, patron du contre-espionnage et de la lutte contre le terrorisme depuis la fin des années 80, avait été évacué dimanche en urgence sur l'hôpital militaire de Ain Naâdja, à l'est d'Alger, où il était régulièrement suivi.
Le président Abdelaziz Bouteflika a été montré à la télévision s'inclinant sur le cercueil du général, avant son inhumation mardi après-midi au cimetière d'El Alia, où reposent les martyrs de la révolution algérienne et les personnalités politiques et syndicales.
Le nom du général Smain Lamari, homme de l'ombre et l'un des personnages les plus influents du régime algérien, reste lié à celui du général de corps d'armée Mohamed Médiene, plus connu sous le pseudonyme de "Toufik", patron des services de renseignement algériens (DRS), dont il aura été un des plus proches collaborateurs pendant de longues années.
Le général Lamari faisait ainsi partie de ceux que la presse algérienne appelle "les décideurs", les hommes forts du régime qui font la décision politique. Avec le général Khaled Nezzar, désormais retraité et avec "Toufik", il a été l'un de ceux qui se sont opposés en 1991 à l'arrivée du Front islamique du salut (FIS) au pouvoir, en appuyant l'interruption du processus électoral qui allait précipiter l'Algérie dans les années noires du terrorisme, faisant quelque 200.000 morts, et dans la spirale de la violence islamiste qui dure encore aujourd'hui.
Le général Lamari, bien que considéré comme membre du clan des "éradicateurs" (opposé aux islamistes), a ensuite joué un rôle déterminant à partir de 2000 dans les négociations entre l'armée algérienne et l'AIS, bras armé du FIS. Ces négociations ont abouti à la reddition des maquisards de l'AIS dans le cadre de la politique de concorde civile du président Boutef.
[b]L'ancien émir de l'AIS Madani Mezrag, lui a rendu mardi un hommage dans un communiqué où il salue "l'homme de parole et de principe qui a tenu ses engagements", référence aux engagements de l'armée lors des négociations.[/size] [/b]
Né en 1941 dans la banlieue est d'Alger dans une famille modeste et dont le père était chauffeur de taxi, Smain Lamari était entré dans la police à l'indépendance de l'Algérie en 1962, puis passé dans la marine avant de suivre une formation militaire en Egypte à l'issue de laquelle il est été promu au grade de sous-lieutenant.
En 1966 il intègre les renseignements dont il gravit les échelons au fil des ans pour terminer avec le grade de général major chargé de la direction de la sécurité intérieure (DSI).
Comme tous les responsables des "services" le général Lamari cultivait la discrétion et évitait d'être sur le devant de la scène. Bien que son nom soit connu, rares étaient les personnes qui le connaissent physiquement. Jamais sa photo n'a été publiée dans la presse algérienne. AP