Une frappe israélienne contre l'Iran est à l'ordre du jour
Après les déclarations de Téhéran affirmant qu'il possédait 3 000 centrifugeuses opérationnelles pour l'enrichissement de l'uranium, Yediot Aharonot souligne qu'une frappe israélienne sur des sites nucléaires iraniens est de plus en plus probable.
Le mercredi 7 novembre, le président Mahmoud Ahmadinejad a annoncé que l'Iran disposait de 3 000 centrifugeuses opérationnelles pour l'enrichissement de l'uranium. D'après The Times de Londres, des sources militaires américaines auraient alors assuré que cela pourrait déclencher une frappe aérienne israélienne sur les installations nucléaires iraniennes. Selon ces sources, citées jeudi 8 novembre par le quotidien britannique, le chiffre de 3 000 centrifugeuses constitue un "seuil" qui pousserait Israël à agir.
En dépit des sévères avertissements émis par Washington ces dernières semaines, l'article du Times souligne que le Pentagone hésite pour l'instant à attaquer l'Iran, mais que pour Israël c'est "une autre histoire". D'ailleurs, ajoute The Times, avant même la déclaration d'Ahmadinejad, un responsable américain aurait dit : "Israël pourrait faire quelque chose quand les Iraniens atteindront le chiffre de 3 000 centrifugeuses opérationnelles. Le Pentagone est plutôt d'avis d'attendre un peu plus longtemps."
Mercredi soir, le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak a précisé : "Nous n'écartons aucune possibilité, et il nous faut nous pencher sur les aspects opérationnels." Le ministre de la Défense a également appelé à de nouvelles sanctions économiques et diplomatiques. Le président iranien venait de faire cette annonce devant une foule de plusieurs milliers d'Iraniens à Birjand, dans l'est de l'Iran. Il s'agissait d'une démonstration de force face aux exigences de la communauté internationale, qui réclame l'arrêt du programme nucléaire iranien, soupçonné de dissimuler les efforts du pays pour se doter de l'arme atomique.
Par le passé, Ahmadinejad a déjà prétendu que l'Iran avait réussi à installer les 3 000 centrifugeuses dans son site d'enrichissement de l'uranium à Natanz. Le 7 novembre, il a pour la première fois annoncé officiellement qu'elles étaient désormais tout à fait opérationnelles. Elles servent à enrichir l'uranium, processus qui peut produire soit du combustible pour un réacteur nucléaire, soit la matière première pour confectionner une bombe. Plus tôt dans la semaine, Yossi Baidatz, directeur du renseignement militaire israélien, a expliqué que le régime iranien actuel n'était pas menacé d'effondrement et qu'il pourrait être nucléarisé d'ici fin 2009.
Courrier international