A deux jours de l'audition, lundi, par le juge Baudoin Thouvenot, de Mohamed Ziane Hasseni, l’organisateur présumé de l’assassinat en avril 1987 à Paris de Ali Mécili, un bras-de-fer politique est sérieusement engagé. Selon les informations obtenues par Rue89, le parquet français est déterminé à empêcher toute avancée dans cette affaire et à relâcher l'intéressé.
Objet d’un mandat d’arrêt international émis en décembre 2007 par le juge Thouvenot et arrêté le 14 août à l’aéroport de Marseille à son arrivée d’Alger, Mohamed Ziane Hasseni a pourtant été formellement reconnu par un ex-colonel des services secrets algériens, Mohamed Samraoui, comme l’homme qui, en sa présence, avait versé à Amellou, le tueur de Ali Mécili, une partie de l’argent de son «contrat» dans un hôtel algérien à l’été 1987.
Sur le site Mediapart qui lui a présenté deux photos de Mohamed Ziane Hasseni,Mohamed Samraoui a identifié cet homme arborant lunettes et petites moustaches comme l’organisateur de l’assassinat de Ali Mécili,
Mais le parquet français ne l'entend pas de cette oreille.
Selon les informations de Rue89, le parquet, considère en effet que :
« Les éléments nouveaux sont tardifs et contradictoires, qu’ils proviennent d’opposants au régime algérien, et qu’il n’est pas possible d’affirmer que Mohamed Ziane Hassani est effectivement le capitaine Rachid Hassani. »
Instruit par l'Elysée, le parquet français, rappelle Rue89, a déjà fait obstacle aux juges, en novembre 2007, en s'opposant aux mandats d’arrêts internationaux lancés par le juge Thouvenot contre Hassani et Amellou , arguant «que leur délivrance ne s’imposait pas ». Et ce alors même que le magistrat les avait décidé après avoir entendu le témoignage de Mohamed Samraoui concernant la remise de l'argent par Hassani au tueur…
L.M. (Sce : Rue89)