SALAM AUX CROYANTS
Du soufisme made in USA à Casa
Le Club Churchill sis rue de Pessac à Aïn Diab (quartier chic de Casablanca en front de mer), ne se gêne pas de vanter les mérites du soufisme devant les jeunes qui fréquentent cet établissement dont l’activité officielle est d’abriter, moyen finances, des activités culturelles, des cérémonies de mariage, des conférences et autres incentives.
Selon une source bien informée, le vice-président du Club se fait toujours un plaisir de discuter avec des jeunes marocains les avantages qu'offre le soufisme.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001 qui ont fait plus de 3.000 morts à New York, Washington a commencé à d'intéresser de plus près à certains rites islamiques qu'elle soupçonne d'encourager le puritanisme et l'extrémisme menant à la violence terroriste. Parmi ces rites le wahhabisme, doctrine officielle du royaume d'Arabie saoudite depuis 1932 à ce jour. Pour affaiblir ce courant présent en force dans tous les pays musulmans y compris en Afrique noire, Washington a estimé que la moyenne façon d'y parvenir est de contrer ce rite sur ces terrains de prédilection en encourageant les rites concurrents dont les préceptes sont aux antipodes du wahhabisme. Le soufisme qui regroupe plusieurs écoles semble être le rite idéal pour cette stratégie en profondeur ; dans ce sens qu'il prône un islam pacifique, tolérant, courtois et non anti-sectaire. Un derviche ou un fakir soufi est tenu de propager la foi musulmane sans prosélytisme aucun. Si bien que nombre de personnes admises dans les confréries soufies ont la possibilité de garder leurs anciens modes de vie occidentaux et c'est à eux seuls qu'il revient de choisit le moment de les abandonner. Ahmed, une jeune recrue qui a rejoint la confrérie bouchichiya située à Madagh (banlieue de Berkane près de la ville de Oujda), a continué de boire de l'alcool durant plus d'un an avant de décider tout seul de s'arrêter pour devenir un fakir à part entière.
C'est cette liberté et cette tolérance du soufisme qui séduit les Américains. D'ailleurs parmi les 80.000 adeptes de la tariqa (méthode) bouchichya dans le monde, il y a plusieurs centaines d'Américains qui viennent chaque année à Madagh prendre part aux longues veillées de glorification du prophète qui est conçu comme un messager de l'amour et de la paix et non pas comme un guerrier conquérant, l'image que lui donne d'autres rites comme la wahhabisme.
Depuis les attentats du 16 mai 2003 qui ont ensanglanté Casablanca en faisant 42 morts et plusieurs blessées, les autorités marocaines ont levé l'embargo sur les activités de la zaouia de Madagh et plusieurs adeptes dont des hauts fonctionnaires de l'Etat qui professaient ce rite en cachette ne se gênaient plus pour afficher leurs convictions en public. Le soufisme est même devenu un label à la mode.
Bizarrement, la France ne semble pas donner autant d'importance à ce courant à part une émission quotidienne nocturne que diffuse la radio Médi 1* et qui fait l'éloge de la culture mélomane soufie. Tout le contraire des institutions et représentations américaines établies au Maroc. L'une d'elle, le Club Churchill sis rue de Pessac à Aïn Diab (quartier chic de Casablanca en front de mer), ne se gêne pas de vanter les mérites du soufisme devant les jeunes qui fréquentent cet établissement dont l'activité officielle est d'abriter, moyen finances, des activités culturelles, des cérémonies de mariage, des conférences et autres incentives.
Selon une source bien informée, le vice-président du Club se fait toujours un plaisir de discuter avec des jeunes Marocains les avantages qu'offre le soufisme.
M.S.
Lundi 11 Février 2008
http://www.emarrakech.info/Du-soufisme-made-in-USA-a-Casa_a13775.html