Longtemps perçue comme la perle de l'Union Soviétique, la Crimée est maintenant l'objet de débats entre l'Ukraine et la Russie. La péninsule appartient officiellement à l’Ukraine mais pour beaucoup, elle a une âme russe. En effet, cette partie du littoral de la mer Noire est très prisée des touristes russes : ils sont les plus nombreux à venir y passer leurs vacances. Peu importe le nombre de kilomètres qu'ils doivent parcourir de Moscou à Yalta, ou de Saint-Pétersbourg jusqu'à Sébastopol. Pour la plupart, c'est presque comme chez eux, car de nombreux Russes sont restés vivre là après l’effondrement de l’URSS.
Mais la Crimée n'a pas seulement une âme russe. Lors de l’indépendance de l’Ukraine, les Tatars, peuple turc de Crimée, ont souhaité rentrer au bercail. Ils avaient en effet été chassés de leurs terres par les Soviétiques, qui les considéraient comme des traîtres, officiellement pour avoir collaboré avec l'armée allemande en 1941. Déportés en Ouzbékistan, au Kazakhstan, ou encore au Tadjikistan, une grande partie sont morts dans des camps.
Ce n'est qu'à l’époque de la perestroïka - la politique de réformes sociales et économiques de Mikhail Gorbatchev - que les Tatars de Crimée ont été autorisés à retourner vivre sur leurs terres d'origine. Depuis, la lutte pour la reconnaissance de leurs droits continue. En matière de logement par exemple, les Tatars sont encore obligés de vivre dans des taudis, à l'écart des grandes villes. Les autorités ukrainiennes n'écoutent pas leurs revendications ; les menaces de soulèvement s'accroissent dans toute la péninsule.
Ainsi la Crimée appartient un peu à tous. Aux Russes, qui s'y sentent maintenant comme chez eux. Aux Tatars, qui aspirent à y vivre au même titre que les autres. Aux Ukrainiens aussi, puisque la Crimée fait aujourd'hui partie de l'Ukraine.
Rédacteur :
Maryna Logvynenko, Kiev Ukraine