Une petite startup israélienne s’est retrouvée embarquée dans une tempête politique à l’occasion des récentes élections au Zimbabwé, après que le président, en place depuis 28 ans, Robert Mugabe, a été accusé d’avoir essayé d’utiliser son logiciel pour manipuler les votes.
La startup Cogniview, basée en Israël et spécialisée dans les logiciels de conversion de données, a été accusée par le journal “Zimbabwe Online” d’avoir fourni un logiciel capable de modifier les fichiers PDF au parti de Mugabe, Zanu, qui lui aurait permis de changer les listes électorales et de manipuler les votes en sa faveur. Le journal accuse également la compagnie de travailler pour les services secrets israéliens, le Mossad, pour garder Mugabe au pouvoir.
Yoav Ezer, directeur de Cogniview, s’est dit complètement surpris par ces allégations, ajoutant : “C’est de la science-fiction pour nous”.
Yoav Ezer explique ce qui selon lui a pu créer une confusion au sujet de sa compagnie dans la presse au Zimbabwé. Il indique que le logiciel open source de conversion PDF, développé il y a un an par sa compagnie (CC PDF converter) et qui permet de convertir en PDF n’importe quel fichier imprimable, a été utilisé par les officiels du Zimbabwé pour compiler les données des électeurs. Le programme ajoute une licence d’utilisation à la dernière page des documents créés, incluant un lien vers le site internet de Cogniview. C’est ce qui a pu conduire le Mouvement pour un Changement Démocratique (MCD) à la conclusion que tout avait été organisé par le Mossad.
Yoav Ezer a indiqué que Cogniview n’avait aucun lien avec les élections au Zimbabwé. Il s’est déclaré heureux de voir que des gens au Zimbabwé apprécient son logiciel qui est gratuit et disponible à n’importe qui, n’importe où.
Yoav Ezer a indiqué être en contact avec un responsable du MCD en exil, résidant au Etats-Unis, qui lui a promis de discuter de ce problème avec les responsables du parti afin de retirer les accusations.
Afin de prouver que sa compagnie n’avait rien à voir avec Mugabe ou le Mossad, Yoav Ezer s’est dit prêt à coopérer pleinement avec un “parti respectable” (ONU, Union Européenne…). Il a indiqué qu’il donnerait un accès illimité aux données financières et légales de la compagnie et qu’ils pourraient interroger librement tous les employés. Il a ajouté : “Ils peuvent nous faire passer au détecteur de mensonge, nous n’avons rien à cacher.”—
SF