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 Histoire du Hadith et de le Tradition.

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confiture
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MessageSujet: Histoire du Hadith et de le Tradition.   Histoire du Hadith et de le Tradition. Icon_minitimeLun 21 Avr - 1:31

SALAM,
Je vous invite à lire ce qu’a écrit Ibn Khaldoun sur l’Histoire des hadith. Très instructif.
Tiré de Al-Muqaddima ( Discours Sur l’Histoire Universelle) ; Du Hadith.
BONNE LECTURE.


Les sciences des traditions concernant le Prophète ( salla Allahou aaleyhi wa sallem) sont nombreuse et variées. L’une d’elles regarde la question des traditions abrogeantes et abrogées. En effet, notre loi religieuse autorise et règle la pratique de l’abrogation (naskh). C’est une faveur divine, destinée à alléger les fidèles et à améliorer leur bien-être (masâlih). Dieu a dit : << Chaque fois que Nous abrogeons ou effaçons un verset , Nous le remplaçons par un verset meilleur ou équivalent.>> (2 :106). En effet, la connaissance des passages abrogeants et abrogés concerne aussi bien le Coran que les traditions. En ce qui concerne le Coran, c’est l’un des objets de l’exégèse ; ce qui touche aux traditions fait partie des sciences du hadith. Il peut arriver que des traditions soient incompatibles, et qu’il soit impossible de les concilier en les interprétant : dans ce cas, la plus récente abroge l’autre. C’est là l’une des difficultés principales des sciences de la Tradition. Comme l’a dit Az-Zuhrî : << C’est une tâche déroutante et épuisante, pour les juristes, que de travailler à distinguer l’abrogeant de l’abrogé, dans les traditions relatives à l’Apôtre de Dieu (salla Allahou aaleyhi wa sallem).>> L’Imam Ash-Shâfi’i était particulièrement compétent en la matière.

Une autre de ces sciences des traditions est celle des règles fixées par les meilleurs spécialistes pour déterminer les chaînes de transmission, les noms des transmetteurs et la façon dont ils se sont informés, leur caractère, leur classe sociale et leur terminologie particulière. Ces précisions sont indispensables, puisque les docteurs ont unanimes à trouver obligatoire d’agir selon la tradition authentique de l’Apôtre de Dieu (salla Allahou aaleyhi wa sallem). Il faut donc s’assurer d’une probabilité suffisante et, par suite, vérifier tous les arguments en sa faveur. A cette fin, on commencera par examiner les chaînes de transmetteurs, pour déceler, d’après les meilleurs témoignages, les qualités d’intégrité (‘adâla), de précision et d’exactitude (itqân), comme les défauts (éventuels) d’incurie ou de négligence. Ensuite, on s’inquiétera du rang que le transmetteur en question occupe parmi ses pairs. Puis on recherchera de quelle manière il avait reçu ses traditions : sous la dictée d’un cheikh, en les lisant ( dans un livre) en sa présence, ou en les entendant lire à un autre en présence du cheikh qui les aura transcrites pour lui, ou en ayant fait approuver par le cheikh un texte écrit (munâwala), ou encore en ayant obtenu de ce cheikh la permission d’enseigner certaines traditions (ijâza).

Vient alors la question du degré d’authenticité des traditions transmises. D’après la terminologie des spécialistes, les meilleures sont << authentiques>> (sahîh) ; puis viennent les << bonnes>> traditions (hasan) et enfin les <<faibles>> (da’if). Il y a aussi les traditions <<relâchées>> (mursal), <<intterrompues>> (munqati’), <<privées de deux maillons>> (mu’dal), <<défectueuses>> (mu’allal), <<singulières>> (shâdhdh), <<inhabituelles>> (gharib) et <<suspectes>> (munkar). Il arrive parfois qu’on ne soit pas d’accord sur le rejet d’une des traditions précédentes. D’autres fois, tout le monde est du même avis. Il en est de même pour les traditions authentiques, pour lesquelles les opinions des docteurs peuvent différer. En réalité, tous ces termes techniques sont extrêmement discutés.
Enfin, les mots eux-mêmes des textes traditionnels font l’objet d’un classement. Ils peuvent être <<rares>> (gharîb), <<difficiles>> (mushkil), <<victimes d’un lapsus>> (musahhaf), <<homonymes>> (muftariq) ou <<homographes>> (mukhtalif).
Sur tous ces points, les spécialistes ont rédigé un code explicatif, pour protéger les transmisiions contre toute possible erreur. Le premier, dans ce domaine, fut Abû AbdAllah Al-Hakim, dont les œuvres sont célèbres : il perfectionna les règles du genre et les présenta parfaitement. D’autres vinrent après lui, dont le contemporain le plus connu est Abû-Amr b. As-Salâh, qui vécut au début du VII°(XIII°) siècle. Son exemple fut suivi par Mûhyi-adDîn An-Nawawî. C’est là une très noble tâche, que celle de conserver les traditions (sunna) transmises directement de l’auteur de notre Loi, de sorte qu’on puisse savoir celles qui sont authentiques et celles qui ne le sont pas.

A suivre INCHALLAH !!
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ithviriw
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ithviriw


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MessageSujet: Re: Histoire du Hadith et de le Tradition.   Histoire du Hadith et de le Tradition. Icon_minitimeMar 22 Avr - 13:42

Assalamou 'alaikoum wa Rahmatou Allahi wa Barakatouhou;


Ce sujet me permet de rebondir au sujet des HADITHS et du CORAN, utilisés tantôt comme arguments, pour faire plier les masses de musulmans, soit pour leur inculquer des préceptes soi-disant religieux, soit pour fonder une "fetwa", soit simplement pour tenter de comprendre un verset coranique, et ma foi, après avoir fréquenté les bibliothèques, les bancs des universités, les sols des massajids, et auditionné ou débattu avec des théologiens, et des spécialistes des Sciences islamiques, je constate que :

1.- Hormis le Coran, préservé par Allah, Gloire à Lui, qui l'a imprimé dans les coeurs des premiers Compagnons, et de ce fait ont joué le rôle de CENSEURS et de GARDIENS du TEXTE original, tel que Révélé, transmis aux Compagnons et APPRIS par l'imam Ali, 🇦🇸, et ses RARES compagnons qui le connaissaient INTEGRALEMENT pratiquement aussi bien que lui, tels Ibn Mass'oud, et la liste est SI PETITE, sauf que lui, avait en plus la connaissance parfaite et VERIFIEE par Rassoulou Allah, :saws: avant sa mort, aussi bien des circonstances de la REVELATION de CHAQUE VERSET, et de ses SENS exotériques et ESOTERIQUES, ce qui n'était le cas de PERSONNE d'autre, et c'est bien pour cela qu'il était DESIGNE à GHADIR KHUM, comme le MAWLA de CROYANTS et CROYANTES, et que Rassoulou Allah, :saws: l'a DESIGNE sur ORDRE d'ALLAH, Exalté Soit-IL, comme l'IMAM de la OUMA.
C'est bien ce qui explique POURQUOI, il s'est enfermé chez lui, après le DECES de Rassoulou Allah, :saws: pour tenter de COLLATIONNER le CORAN, qu'il A TOUJOURS ECRIT, depuis le DEBUT de la REVELATION, et c'est le SEUL qui l'a fait sous la RESPONSABILITE de RASSOULOU ALLAH, :saws:
Et c'est donc pour cela qu'Allah, a PURIFIE les Ahlou el Beyt, :as:, pour qu'ils soient non seulement similaires à "l'arche de Noe, et une corde tendue entre Ciel et Terre", mais surtout parce qu'ils sont "purifiés" par Allah, :azwj:, EL MOUTAHAROUN, sachant que "ne touchent le CORAN, que EL MOUTAHAROUN", c'est à dire ceux qui savent en apprécier le CONTENU ou la "substantifique moelle", comme l'aurait dit, un Rabelais...


2.- Les hadiths, sont par contre une "source", dont l'authenticité est toute "relative", du fait qu'ils ont subi d'abord l'INTERDIT de DIFFUSION du temps d'Abou Bekr, qui les a BRULES, puis de Omar, qui en a brûlé puis, DETRUIT tous ceux qui le dérangeaient, Othmane, qui a été "plus tolérant" et a tenté de les réhabiliter, Amir Al Mou'minin, l'IMAM ALI,🇦🇸, qui lui, a INSTAURE les critères de contrôles, et en a autorisé et encouragé la diffusion, mais UNIQUEMENT de sources "non critiquables", c'est à dire que le rapporteur doit être MORALEMENT fiable, et que le HADITH doit au moins avoir plusieurs, TEMOINS et rapporteurs tout aussi fiables les uns que les autres, et en tout état de CAUSE, conformes à l'ESPRIT du Coran, et à la MORALE du Prophète, aswaws, et en particulier avoir été des "TEMOINS authentiques", et non des "témoins putatifs", tels un Abou Houreyra, qui osera narrer des hadiths, qu'il ne peut en AUCUN cas avoir vécus ou entendus directement de la "bouche du Prophète", :saws: mais qui constituent pourtant la quasi totalité de ses hadiths, sachant pourtant qu'il n'a vécu à Médine, que moins de 18 mois, du temps du Prophète :saws: ou comme Aicha, qui était trop jeune et trop immature, pour avoir pu comprendre le sens des "hadiths" qu'elle prétend avoir "entendus" de la bouche du Prophète.

A propos de Hadiths et de Coran:


Après la mort du Prophète, ce n’est plus Allah qui "décide" des affaires législatives, ( Quoul = Dis ), mais le Coran en tant qu'ORALITE d'abord, puis document scripturaire, après la collation consensuelle graphique, connue pour être celle de "Outhmane", donc dans les premères decennies et jusqu'à la mort de l'imam Ali, 🇦🇸, avant que des tentatives répétées et renouvelées ne soient faites tout comme avant la "recension de Outhmane", pour tenter de frauder sur le texte ou le sens, ces tentatives de falsification ordonnées par les Califes "convertis de mauvais gré", seront inlassables et d'autant plus aisées que les Compagnons de la première heure, "gardiens du Coran", auront tous disparu durant l'empire de Mou'awiya et ses successeurs, mais ces actions blasphématoires seront stoppées heureusement par Omar Ibn Abdelaziz, :radiallah .

Mais malheureusement, les adversaires du texte fondateur, recourreront une fois de plus à des "compagnons corruptibles", du "derier quart d'heure", recrutés surtout parmi les TALAKAS, comme Amr Ibn al'as, Abou Houreyra, pour porter l'estocade contre le Coran, à travers des "hadiths" supposés expliquer le Coran, forgés pour l'occasion, mais il leur sera impossible de détruire les textes coraniques ou de les "amender", vu le nombre impressionnant de "mémorisateurs".

Les Califes "héritiers de la souna d'Abou Bekr" auront recours à la perversion de l'exégèse, et cette approche leur sera d’autant plus facile que vu l'expansion de l'Empire "musulman", entreront en Islam, des peuples et des savants moins experts avec les nuances de la langue arabe Qoreychite, et cela suffira, pour entres autres, faire dire au CORAN, ce qu’on souhaite, surtout quand le Pouvoir, l'argent et le sabre, seront mis au service des dynasties éloignées de l'Islam, et portées vers les jouissances matérielles que permettent les richesses accumulées de par la conquête de territoire, au nom de l'Islam, devenu un "laissez passer", au lieu d'être un objectif de diffusion de la Parole d'Allah !

Les orientations qui y sont développées n’ont cessé donc de se transformer avec les nécessités du moment, et de l'Empire, et donc des besoins des "Califes, héritiers d'Abou Bekr", outre les ambiguïtés du texte qui permettent les interprétations les plus larges, d'autant plus que l'on a pris soin d'éliminer la collation de l'imam Ali, as, faite en fonction de la Révélation, en en respectant la chronologie et surtout en reprenant en marge, les motivations, les exégèses faites par le Prophète, aswaws, lui-même, pour ne pas laisser aux "compagnons" et aux "tabi'in" toutes velléité d'errements et de mal interprétation ou d'utilisation à des fins "utilitaires", éloignées de la piété et du dessein premier de la Révélation, à savoir communiquer la piété, la foi dans un Allah, :azwj: Sublime, inimaginable, Unique, et sans associé ni description autre que celle que Seul Lui, instille en chacune de nos âmes pieuses... et "purifiables"

Une fois que cette nouvelle source oraculaire coranique a montré ses limites, justement avec cette difficulté de comprendre le sens sublimal du texte qui échappe de par la profondeur du sens de chacun des versets qu'il véhicule, on a eu recours à une autre source incomparablement plus commode : les hadîths, ou paroles et actes attribués au Prophète par des témoins qui sont censés les avoir transmis oralement jusqu’à leur consignation par écrit dans les célèbres compilations canoniques. Ces compilations portent le titre de Hadîth ou de Sunna. Citons en celles de Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, Tirmidhî, Nasâ’î et Ibn Mâjah, ayant vécu tous aux alentours du IIIème siècle après l’Hégire, ou chez les chiites, les compilations des imams Ahl el Beyt, as, et de leurs disciples.

Les paroles de Muhammad, :saws:, en dehors de la révélation céleste, ont pris ainsi à leur tour une nouvelle dimension, celle d’une source oraculaire.


Seulement, si le Coran est un texte dont l’authenticité a pu en grande partie être préservée, les Dires du Prophète,:saws:, eux, n’ont pu, du vivant de Muhammad, :saws:,faire l’objet de la même attention et du même souci de la reproduction littérale.

Et ce n’est pas là une négligence de la part du Prophète,:saws:, ou de son entourage. Tout simplement ces dires n’avaient aucune utilité, du moment que c’est la parole divine en cours de révélation dans le Coran qui comptait. Plus important encore, ces hadîths n’étaient pas seulement tenus pour superflus, mais même leur consignation écrite aurait été réprouvée du vivant de Muhammad,aswaws, ( ce qui demeure non seulement controversé, mais démenti par nombre de hadiths rapportés par des compagnons fiables), par souci apparent d’éviter de confondre les paroles d’Allah avec celles de son Prophète.

Ce rejet de la sunna du Prophète durant le Califa de Abou Bekr, et Omar, en particulier, s’expliquerait surtout par un contexte plein de suspicion à l’égard de l’authenticité du Coran, où l’on n’a eu de cesse de prendre celui-ci pour un simple « hadîth », doté d'un Statut particulier, voir Saint.
Nous voyons comment l’institution du hadîth a été une véritable hérésie pour ceux qui comme Abou Bekr, et Omar, ne voulaient voir en Muhammad, :saws:, qu'un simple humain ne faisant que transmettre un message divin sans aucune autre vertu divinatoire rattachée à sa personne, et dans le Coran, un Message accessible à toute personne maîtrisant la langue arabe, et donc un "discours" sans profondeur spirituelle attachée au verbe, et à la parabole contenue dans la Sagesse formulée par les Commandements.

Malheureusement cette opinion, sera reprise durant le Califa Omeyade, et deviendra encore plus catastrophique, au 7 et 8 siècles Hijri, durant la période des littéralistes comme Ibn Taymia, et ses émules, durant justement la décadence de la pensée "islamique" et le déclin de l'Empire, que leurs idées mineront de l'intérieur, quand les musulmans abandonneront la métaphysique et lui préfereront le littéralisme, la critique rationnelle des textes et lui substitueront la foi fondée sur des "hadiths apocryphes" inventés ou forgés, pour convaincre, au lieu de démontrer, propulsant le HADITH créé pour les besoins "ad hoc", à un rang supérieur au Coran, au point où aujourd'hui chez les Salafis, héritiers de cette pensée décadente, le hadith repris, sacralisé par Ibn Taymiya et ses disciples, fera l'objet de CULTE et aura précellence sur le Coran au point où on vous dira sans sourciller que tel verset du Coran, aura été ABROGE puker par un "hadith", pourtant de statut plus que douteux...
.


Si du temps du Prophète, aswaws, le Coran, était la source du droit et de l'exégèse, la situation s’est inversée du tout au tout après la mort de Muhammad,:saws: et surtout après que le texte coranique eut épuisé ses ressources scriptocratiques.

Seulement, la nouvelle institution du hadîth n’était pas difficile à mettre en oeuvre, puisqu’il n’existait aucune possibilité de contrôler la véracité des dires imputés à Muhammad,aswaws. Cette absence de moyens de contrôle de l’authenticité des hadîths permit au premier venu de se fabriquer sur mesure des paroles et des gestes muhammadiens conformes aux besoins du moment .


La facilité de ce nouveau moyen oraculaire en a fait un véritable outil de démocratie oraculaire et au pire, un moyen de maîtriser l'opinion et de la contrôler et l'assujétir aux voeux des détenteurs du Pouvoir régalien, épicé de "religiosité" grâce notamment à l'institution du temps des Abassides, des quatre "imams" nommés par les Califes auxquels ils étaient tributaires, et surtout durant l'épopée de recension des "Hadiths", par des chercheurs, tels Boukhari, Muslim, et leurs successeurs, totalement inféodés et contrôlés par le Pouvoir qui les contrôlait et quelques fois, les emprisonnait ou les bastonnait, comme dans le cas de l'imam indocile, Ahmed Ibn Hanbal.


Cette activité oraculaire connut un tel succès que la proportion du faux dans les dires attribués Muhammad a très vite atteint les 98 % du corpus des hadîths connus. Le compilateur canoni-que al-Bukhârî (mort en 870 JC) a pu, en sillonnant le monde musul-man, recueillir 600.000 hadîths, mais seuls 100.000 étaient à ses yeux authentiques. Pourtant, il ne résolut de consigner dans son oeuvre canonique majeure L’Authentique (al-Sahîh) que 7.300 hadîths, dont 4000 seulement ne sont pas des doublets.

Au total, al-Bukhârî n’a pu qualifier d’authentique que 1% des hadîths de son époque.
Les mêmes proportions de faux se retrouvent chez le deuxième grand compilateur de l’époque : Muslim (mort en 875 JC), quand il affirme : « J’ai compilé mon ouvrage al- Sahîh parmi un total de 300.000 hadîths », pour ne retenir d’eux que 4.000.
Et même ces 1 % de hadîths retenus sont aujourd’hui suspects pour la plupart. En effet, cette tentative de remettre de l’ordre dans la gigantesque inflation des hadîths ne vit le jour que deux siècles après la mort du Prophète. C’était trop tard pour qu’une enquête un tant soit peu sérieuse put être menée, à un moment où les premiers transmetteurs oraux des hadîths avaient disparu depuis huit générations pour les plus anciens d’entre eux. Autant dire qu’aucun hadîth connu aujourd’hui ne résiste à la critique historique.


En fait, la réhabilitation de la sunna du Prophète, et des hadîths en particulier, a été décidée à la suite de l’apparition des quatre grandes écoles juridiques : le hanafisme, le malikisme, le shafi3isme, et le hanbalisme, apparus au IIème siècle de l’Hégire, et qui décidèrent de faire du Coran et des hadîths les deux premières sources oraculaires législatives, ou sharî3a.

De plus, outre le Coran et les hadîths institués comme sources (usûl) du droit, l’on a ajouté la règle du consensus (ijmâ3), qui rend légitime toute disposition qui réunit l’assentiment de tous. Et l’on a fondé cette règle sur un hadîth qui aurait énoncé que la communauté musulmane ne peut s’accorder sur une erreur. Cette nouvelle source du droit, faisant office d’autorité oraculaire, n’a, elle aussi, aucun fondement coranique .

Il apparaît clairement que les fondements de la sharîa musulmane, élaborés dans les premiers siècles de l’Islam, ne correspondent ni à l’esprit ni à la lettre du Coran, mais que l’on a dû les imposer en désespoir de cause, face à des nécessités de plus en plus pressantes.

La décision de « faire parler » les textes coraniques et les hadîths est la conséquence logique de l’échec du système califal institué par Abou Bekr et Omar, aux lieux et place de l'imama, après avoir trahi le Serment de Ghadir Khum et la nomination de l'imam Ali, 🇦🇸, comme l'héritier du Prophète, aswaws, et comme le Seigneur des croyants et des croyantes.

Ce retour au Coran et la fabrication du hadîth qui l’a accompagné, s’expliquent sans doute aussi par l’extension de l’empire musulman à des ethnies qui n’ont pas les mêmes coutumes arabes que les Califes Qoreychites voulaient imposer aux peuples des pays "islamisés".
Il fallait alors légitimer ces coutumes étrangères en les incorporant aux hadîths et en « faisant parler » le Coran dans leur sens grâce à son interprétation (ta’wîl) et son explication (tafsîr).


Dernière édition par ithviriw le Mar 22 Avr - 21:02, édité 1 fois
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confiture
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MessageSujet: Re: Histoire du Hadith et de le Tradition.   Histoire du Hadith et de le Tradition. Icon_minitimeMar 22 Avr - 15:48

SALAM,


Les compagnons du Prophète (salla Allahou aaleyhi wa sallem) et leurs succeurs immédiats qui nous ont transmis la Sunna étaient des gens bien connus dans les grandes villes musulmanes. Les uns habitaient le Hijâz, d’autres Basra et Koufa, et d’autres l’Egypte ou la Syrie. Ils étaient célèbres en leur temps. Les traditionnistes du Hijâz avaient moins de maillons que les autres à leurs chaînes et étaient les meilleurs de tous, parce qu’iles écartaient les sources confuses ou d’origine obscure. Après la première génération, l’Imâm Mâlik, chef de l’école de Médine, dirigea la tradition du Hijâz. Ensuite vinrent ses collègues, l’Imâm Muhammed b. Idrîs Ash-Shâfi’i, Ibn Wahb, Ibn Bukayr, Al-Qa’nabî, Muhammed b. Al-Hsan et, enfin, l’Imâm Ibn Hanbal et d’autres docteurs postérieurs.

Au début, la connaissance de la loi religieuse reposait entièrement sur la tradition (orale). Elle ne comportait ni spéculation (nazar), ni opinion privée (ra’y), ni recours en profondeur au raisonnement analogique (qiyâs). Les musulmans de cette lointaine époque s’appliquaient à l’étude de la loi, pour en mettre au point tout ce qui leur paraissait authentique. Mâlik écrivit son « Kitâb al-Muwatta’ » d’après la tradition du Hijâz, avec les lois fondamentales, authentiques et reconnues, selon les principes de la jurisprudence.
Ensuite, les spécialistes s’occupèrent de recenser les traditions et leurs filières (turuq), telles que celles qui venaient du Hijâz ou de l’Irâq. La même tradition peut être rapportée par plusieurs voies ou par une seule, et on peut la retrouver autant de fois qu’elle traite de sujets.

Muhammed b. Ismâîl Al-Bukhârî fut le chef de fil des traditionnistes de son temps. Dans son « Musnad as-sahîh », il a élargi le domaine de son sujet et publié le corpus des traditions authentiques. Il a réuni les différentes filières du Hijâz, de l’Irâq ou de la Syrie, en prenant toutes celles sur lesquelles se faisait l’unanimité et en rejetant les autres. Chaque tradition se trouve répétée à chaque chapitre en rapport avec son contenu, car elle peut traiter des différents sujets. Le Sahîh d’Al-Boukhârî renferme ainsi 7200 traditions, dont 3000 sont reproduites plusieurs fois. Chaque chapitre distingue les différentes recensions, avec leurs filières particulières.

Ensuite vint l’Imâm Muslim. Il composa son « Musnad as-sahîh » sur le plan de Al-Boukhârî, en ne retenant que les sources reconnues, mais il a évité les répétitions et n’a pas séparé les recensions de leurs filières. Il a aussi disposé son travail comme dans les traités de jurisprudence, avec les titres habituels. Les spécialistes ont revu ces deux ouvrages ( ceux d’Al-Boukhârî et de Muslim) et ont relevé des omissions concernant les traditions authentiques, quand celles-ci étaient dans les conditions requises.

Enfin, Abû-Dâwud As-Sijistânî, Abû-Isâ At-Tirmidhî et Abû-Abd-ar-Rahmân An-Nasâ’î ont écrit des recueils contenant toutes les traditions – et pas seulement les « authentiques » – qui remplissaient toutes les conditions nécessaires pour fournir des règles de conduites : soit avec peu de maillons dans leurs chaînes ( ce qui en faisait des traditions « authentiques ») soit d’une classe inférieure, les « bonnes » et les autres. Ils voulaient donner ainsi des guides pour la pratique orthodoxe.

Tels sont les recueils de traditions (musnad) qui servent d’ouvrage de référence en Islâm. Ce sont les principaux traités sunnites sur cette question. A ces cinq auteurs sont venus s’ajouter par la suite, ‘Abd b. Humayd, Ad-Dârimî, Abû-Ya’lâ Al-Mawsilî et l’Imâm Ahmed Ibn Hanbal. D’après Ibn As-Salâh, ils ont recherché à recueillir les traditions, provenant directement de Compagnons du Prophète (salla Allahou aaleyhi wa sallem), qui ne peuvent servir de preuve (légale). Néanmoins, on sait que l’Imâm Ahmed a dit le contraireà son fils Abd-Allâh, en parlant de son « Musnad », ouvrage qui comprend 31000 traditions _ et plusieurs de ses élèves ont fait la même déclaration : << Ce livre est un choix tiré d’une masse de 750.000 traditions ! Toutes celles qu’il a omises, parce que les Musulmans les trouvent discutables, ne peuvent servir d’arguments.>> On voit donc que toutes les traditions citées dans le « Musnad » d’Ibn Hanbal peuvent servir d’arguments, malgré l’avis contraire d’Ibn As-Salâh. J’ai cité Ibn Hanbal d’après les Manâqib de l’Imâm Ahmed par Ibn Al-Jawzî.


A suivre INCHALLAH
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confiture
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MessageSujet: Re: Histoire du Hadith et de le Tradition.   Histoire du Hadith et de le Tradition. Icon_minitimeMar 22 Avr - 20:28

SALAM


On a renoncé aujourd’hui à publier des traditions ou à corriger les recueils des anciens compilateurs. On peut, en effet, couramment constater que ces grands maîtres, nombreux et souvent contemporains, étaient trop avertis et de jugement trop indépendant (ijtihâd) pour avoir pu négliger ou omettre une tradition, en laissant à un successeur le soin de la récolter. Aussi, aujourd’hui, se borne-t-on à revoir les principaux ouvrages, à en fixer l’exactitude et à remonter jusqu’aux sources par des filières solides et continues. A part de rares exceptions, on ne s’occupe guère que des cinq recueils fondamentaux. Parmi ceux-ci, AL-Bûkhârî tient le premier rang.
On le trouve difficile à lire et trop compliqué, parce qu’il faut, pour le suivre, connaître les filières de chaque tradition et les noms de tous ces personnages du Hijâz, de Syrie ou d’Irâq, avec les circonstances de leur vie et le jugement porté sur eux par chaque spécialiste. Chaque titre de chapitre doit également faire l’objet d’une grande attention. En effet, Al-Bûkhâri, sous chaque titre, transcrivait une tradition, soit avec telle chaîne de transmission, soit dans telle version particulière. Plus loin, sous une autre tête de chapitre, on retrouvera cette même tradition, parce qu’elle concerne aussi le sujet de ce nouveau chapitre. De sorte que la même tradition peut être répétée dans autant de chapitres qu’elle traite de différents sujets.
En principe, l’examen des titres devrait clairement faire ressortir leur rapport avec le genre de traditions qu’ils recouvrent. Mais, bien souvent, ce rapport est obscur et il faut de longues explications pour le comprendre. Par exemple, au chapitre des « Troubles » (fitan), Al-Bûkhâri écrit en sous-titre : <<La Maison sera détruite par un Abyssin aux petites jambes. >> Après quoi, il cite ce verset du Coran : <<et quand Nous fîmes de la Maison un lieu de visitation pour le peuple et un asile>> (2 ;125). Mais il ne dit rien du sujet de son sous-titre, de sorte qu’on ne voit pas ce que cela vient faire. On prétend parfois qu’Al-Bûkhari écrivait d’abord, au brouillon, tous ses titres, et plaçait, en dessous, les traditions, au fur et à mesure : il serait mort avant d’avoir pu tout finir et son œuvre serait restée incomplète. Cependant j’ai reçu une autre explication des élèves de Ibn Bakkâr, le cadi de Grenade, qui mourut en martyr à la bataille de Tarifa en 741 (1340) et connaissait très bien le Sahîh d’Al-Bûkhari. Selon ce cadi, Al-Bpukhari aurait choisi son sous-titre pour faire comprendre le sens du verset du Coran en question. En effet, il voulait dire que l’immunité de la Maison (la Ka’ba) n’était pas prédestinée (pour toujours), mais seulement prescrite par la Loi. Dans ce dernier cas, il se peut qu’elle soit un jour détruite par « un homme aux deux petites jambes ». C’est ce que m’a expliqué notre maître Abû-lBarakât Al-Ballafîqî, qui le tenait lui-même directement d’Ibn Bakkâr dont il fut l’in des principaux disciples.
Les commentateurs qui n’élucident pas les difficultés de ce genre ne sont pas vraiment dignes de ce nom. Tels furent (malheureusement) Ibn Battâl, Ibn Al-Muhallab, Ibn At-Tîn et bien d’autres. J’ai entendu dire à plusieurs de mes professeurs que « les Musulmans devront encore écrire un commentaire sue Al-Bukhâri>> : ce qui signifie que personne ne l’a encore fait.

A suivre INCHALLAH
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