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 C'était un Etat, et on nous disait "terre de barbares&

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ithviriw
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ithviriw


Nombre de messages : 4469
Date d'inscription : 31/07/2005

C'était un Etat, et on  nous disait "terre de barbares& Empty
MessageSujet: C'était un Etat, et on nous disait "terre de barbares&   C'était un Etat, et on  nous disait "terre de barbares& Icon_minitimeLun 13 Fév - 1:53

Assalam;

C'était un autre temps, quand les Algériens négociaient d'égal à égal, avec ces Européens, qui ont eu l'outrecuidance de dire que ce sont les colons français qui ont créé l'Algérie, d'un quasi "ex nihilo". Sauf que voici que ces "sauvages" ont défendu la France et François 1ier était heureux d'être leur "obligé" pour le sauver des griffes de Charles Quint...
HISTOIRE DE LA CONQUÊTE D’ALGER ÉCRITE SUR DES DOCUMENTS INÉDITS ET AUTHENTIQUES PAR M. ALFRED NETTEMENT NOUVELLE ÉDITION REVUE ET CORRIGÉE LIBRAIRIE JACQUES LECOFFRE LECOFFRE FILS ET SUCCESSEURS.1867
Les échecs de Charles-Quint étaient des succès pour la France. François Ier et sa cour se réjouirent du revers des Impériaux devant Alger, et la coalition, que l’empereur avait voulu prévenir par son expédition, éclata. Le Grand Seigneur et François Ier conclurent une alliance offensive et défensive, dans laquelle Venise refusa d’entrer; le sultan écrivit au roi : « J’ai livré à Polin (c’était l’ambassadeur de France) une armée maritime de telle qualité et quantité que vous l’avez demandée. Il est commandé à l’amiral Barberousse qu’il mène la guerre contre l’ennemi à votre vouloir. »
Pendant que le roi très chrétien s’alliait avec le croissant, le chef du saint empire s’alliait avec l’hérésie dans la personne de Henri VIII. Désormais, aux yeux des gouvernements, les intérêts politiques dominaient tout. On vit, en 1543, Barberousse paraître à Marseille avec une flotte de cent cinquante bâtiments. Il avait, en passant, fait le sac de Reggio, et enlevé la fille du gouverneur, dont la beauté l’avait frappé, et qu’il contraignit à embrasser le mahométisme pour l’épouser. L’âge n’éteignait point les passions chez le fougueux pirate.
BARBEROUSSE ALLIÉ DE FRANÇOIS Ier. 43
Avec ce faste qui lui était naturel, il menait le cortège d’un roi et en prenait le titre ; on lui rendit en France les plus grands honneurs : toute la cour de François Ier, conduite par le comte d’Enghien, nommé à vingt ans commandant des forces réunies à Marseille, accourut dans cette ville pour voir de près les Turcs et l’homme extraordinaire qui les commandait, Barberousse était avant tout un homme d’action ; or rien n’était prêt à
Marseille pour agir; il s’en plaignait avec la violence d’un corsaire et l’amertume d’un homme de guerre qui voit sa renommée compromise. Au moment d’agir, François Ier hésitait. Il sentait ce qu’il y avait d’odieux dans son alliance avec les Turcs, et surtout dans la coopération des flottes barbaresques et françaises; il craignait l’exécration qu’attacheraient
à son nom les excès commis par ses sauvages alliés, qui ne faisaient la guerre que pour le pillage qu’elle procure et pour les excès qu’elle entraîne. Il se décida cependant à la fin, et les armées combinées se dirigèrent contre Nice.
La ville fut prise, mais on ne put forcer la citadelle. Bientôt les Français, mal approvisionnés, manquèrent de munitions, et Barberousse, à qui ils en demandèrent, leur répondit par d’injurieuses et de cuisantes railleries, en leur disant qu’ils avaient mieux aimé, sans doute, charger leurs navires de barils de vin que de barils de poudre.
Le marquis du Guast arrivait au secours de la citadelle avec des forces nombreuses; on se rembarqua après avoir pillé la ville. L’expédition,mal conçue, mal conduite par des alliés qui ne s’entendaient pas et qui, au fond, se haïssaient, fi nissait mal. On remarqua seulement la supériorité des Turcs sur les chrétiens dans l’art de construire les batteries de siége et de les diriger : les Français et les Impériaux furent unanimes à la reconnaître.

Du reste, cette guerre révéla de plus en plus la tendance des cours à laisser prévaloir les intérêts sur les croyances.

Tandis que François 1er était, comme on l’a dit, l’allié des Turcs, Charles-Quint celui de l’hérétique, Barberousse se montrait avant tout l’ami de son plus glorieux adversaire, André Doria. Ces deux hommes de mer semblaient se ménager réciproquement, comme s’ils comprenaient que l’existence de l’un importait à l’influence et au crédit de l’autre.

Doria avait laissé Barberousse sortir de Bône après son désastre de Tunis, Barberousse refusa d’attaquer la flotte impériale dispersée par une tempête, et les officiers turcs lui dirent, en le raillant à se sujet, qu’on se ménageait, ils le voyaient bien, de corsaire à corsaire. En outre, Gênes
rendit sans rançon, à Barberousse, le célèbre pirate Dragut, pour lequel il avait précédemment offert jusqu’à trois mille ducats d’or, et le lui renvoya comblé de présents. Il est vraisemblable qu’on achetait ainsi son abstention de toute grande opération militaire. Tout le monde y trouvait son compte: l’empereur, que les Turcs n’affaiblissaient pas, tout en pillant ses sujets; les Turcs qui, préférant le pillage à la guerre, dévastèrent sans péril les côtes d’Espagne, et portèrent un riche butin à Alger.

François Ier seul y perdit. Il eut l’inconvénient moral de l’alliance des Turcs, sans en avoir les avantages militaires. Le comte d’Enghien gagna, pendant l’hiver, la sanglante et inutile bataille de Cérisoles, en Italie. Barberousse hiverna avec sa flotte à Toulon, hôte à la fois compromettant, dangereux, incommode, inutile, onéreux et insolent. Charles-Quint rallia toute l’Allemagne contre François 1er, à la diète de Spire, avec ce mot ; « L’alliance des Français et des infidèles, » et le scandale de sa propre alliance avec un prince hérétique et qui venait de répudier sa tante, disparut dans ce scandale plus grand. L’opinion, cette force morale qu’il faut faire entrer même dans le calcul des forces matérielles, fut pour lui. D’un autre côté, Barberousse se conduisit en
Provence plutôt en conquérant qu’en hôte. Les écumeurs de mer qui montaient sa flotte traitaient presque la population française en population conquise ; le pillage, la violence, les dévastations, les excès de tout genre, signalaient leur présence. Leur chef poussa l’insolence jusqu’à interdire les sonneries de cloche à l’occasion des offices, comme si son
séjour à Toulon eût transformé cette cité en ville musulmane. Il fallut acheter son départ, après avoir acheté sa venue. Il réclamait, en effet, en se répandant en plaintes sur son inaction forcée, le congé du roi pour commencer une guerre maritime, et le payement préalable des subsides promis.

François 1er, qui venait de signer la paix avec l’empereur, ne put obtempérer qu’à la seconde de ces demandes, et il ne parvint qu’avec peine à y satisfaire, tant ses finances étaient obérées. Enfin on compta à Barberousse plus de 800,000 écus de France, et il quitta Toulon, toujours mécontent et en tenant contre les Français des propos pleins d’aigreur. En sortant de Toulon, il rançonna ou pilla sur le littoral d’Italie: Talamone, l’île d’Ischia, Pouzzoles, toute la côte de la Calabre, Lipari ; emmenant en esclavage la population tout entière des villes qu’il surprenait ; puis, cinglant vers Constantinople, il ramena, chargée de captifs et de butin,
sa flotte qui, sans servir réellement la France, avait atteint les deux seuls résultats qu’eût en vue son redoutable chef : enrichir les pirates, nuire aux chrétiens.

Telle fut l’issue de cette coopération malheureuse des Barbaresques et des armées de la France, issue funeste, mais aisée à prévoir. Le fruit matériel de cette combinaison ne pouvait, quel qu’il fut, équivaloir au tort moral qu’il faisait à François Ier. En outre, ce résultat matériel ne devait pas être considérable. On voit sans cesse ces coalisés mal assortis différer de vues comme d’intérêt et de caractère. Barberousse cherchait surtout des prises faciles et sans périls sérieux, et les Français ne lui offraient guère que des périls et des diffi cultés sans prises, des batailles à livrer, des villes à emporter pour les réduire à la domination du roi. On ne pouvait s’entendre, et l’on ne s’entendit pas.

A peu de temps de là, Barberousse mourut à Constantinople, au faîte de sa fortune et de sa renommée, avançant à quatre-vingts ans sa fin par les délices de son harem, où dominait la jeune femme qu’il avait enlevée à Reggio, et rêvant, jusque sur son lit de mort, de nouvelles expéditions contre les chrétiens. Sa vie avait suffi à tous les excès.

Homme puissant par le génie qui conçoit et 1e caractère qui exécute, pirate par goût, soldat dans l’occasion, grand marin, courageux, violent, rusé, perdu de moeurs, cruel, impitoyable, insolent, railleur, ressentant jusqu’à la mort une injure, capable aussi de ressentir un bon office, cher à
ses officiers et à ses soldats, et leur rendant l’affection qu’il leur inspirait, comme on le vit par ses efforts pour racheter Dragut et plusieurs autres.

C’était une de ces organisations d’élite qui, abusant à l’intellectuel comme au physique de leur puissance, croient pouvoir aller jusqu’aux extrêmes limites de leurs facultés, et pour lesquelles le droit commence et finit avec la force. Il était digne après tout d’être avec son frère, homme de même trempe, mais arrivé moins haut parce qu’il était parti de plus bas, le fondateur de cette étrange puissance des deys d’Alger qui, sans peur comme sans foi, sans pitié comme sans scrupule, rançonna pendant des siècles la Méditerranée, en élevant la piraterie au rang des souverainetés établies et recousues, et fit du pillage une, politique traditionnelle.
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