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 Ceux réunis en conclave pour décider en Tunisie

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ithviriw
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MessageSujet: Ceux réunis en conclave pour décider en Tunisie   Ceux réunis en conclave pour décider en Tunisie Icon_minitimeMer 26 Jan - 21:57

Assalam;

A la veille de l'annonce du gouvernement de transition, voici un panorama des "décideurs" actuels... que le peuple subit sans les suivre, je l'espère, car il s'agit de voir de nouvelles figures et non pas de reconduire des dinosaures, et ce, quelques soient leurs compétences, car en effet, la Tunisie est un pays JEUNE, qui a des cadres de haute valeur.

J'espère que personne ne leur volera leur Révolution qui devra être un moteur pour les autres pays arabes, qui demeurent soumis à la peur de la répression bestiale.

http://www.lexpress.fr/diaporama/dia...53763.html?p=3
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ithviriw
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MessageSujet: Re: Ceux réunis en conclave pour décider en Tunisie   Ceux réunis en conclave pour décider en Tunisie Icon_minitimeJeu 27 Jan - 23:02

Assalam;

En attendant jour après jour, la "proclamation d'un gouvernement -propre et honnête" pour paraphraser Larbi Belkheir, oups, son Valet GHOZALI Papillon.

Tunisie, un modèle pour le siècle ? 27 janvier 2011
Washington face à la colère du peuple tunisien

Alors que les médias occidentaux célèbrent la « Jasmine Revolution », Thierry Meyssan dévoile le plan US pour tenter de stopper la colère du peuple tunisien et conserver cette discrète base arrière de la CIA et de l’OTAN. Selon lui, le phénomène insurrectionnel n’est pas fini et la vraie Révolution, tant redoutée par les Occidentaux, pourrait rapidement commencer.

par Thierry Meyssan*

Le général William Ward —ancien responsable de la répression dans les Territoires palestiniens devenu commandant de l’Africom— lors d’une cérémonie en mai 2010. L’armée tunisienne a été réduite au minimum, mais le pays sert de base arrière aux opérations « anti-terroristes » régionales et dispose de ports indispensables au contrôle de la Méditerranée par l’OTAN.

Les grandes puissances n’aiment pas les bouleversements politiques qui leur échappent et contrecarrent leurs plans. Les événements qui ont fait vibrer la Tunisie depuis un mois n’échappent pas à cette règle, bien au contraire.
Il est donc pour le moins surprenant que les grands médias internationaux, suppôts indéfectibles du système de domination mondiale, s’enthousiasment soudainement pour la « Révolution du jasmin » et multiplient les enquêtes et reportages sur la fortune des Ben Ali qu’ils ignoraient jusque là malgré leur luxe tapageur. C’est que les Occidentaux courent après une situation qui leur a glissé des mains et qu’ils voudraient récupérer en la décrivant selon leurs souhaits.
Avant toute chose, il convient de rappeler que le régime de Ben Ali était soutenu par les Etats-Unis et Israël, la France et l’Italie.
Considéré par Washington comme un Etat d’importance mineure, la Tunisie était utilisée au plan sécuritaire, plus qu’économique. En 1987, un coup d’Etat soft est organisé pour déposer le président Habib Bourguiba au profit de son ministre de l’Intérieur, Zine el-Abidine Ben Ali. Celui-ci est un agent de la CIA formé à la Senior Intelligence School de Fort Holabird. Selon certains éléments récents, l’Italie et l’Algérie auraient été associés à cette prise de pouvoir [1].
Dès son arrivée au Palais de la République, il met en place une Commission militaire jointe avec le Pentagone. Elle se réunit annuellement, en mai. Ben Ali, qui se méfie de l’armée, la maintient dans un rôle marginal et la sous-équipe, à l’exception du Groupe des Forces spéciales qui s’entraîne avec les militaires US et participe au dispositif « anti-terroriste » régional. Les ports de Bizerte, Sfax, Sousse et Tunis sont ouverts aux navires de l’OTAN et, en 2004, la Tunisie s’insère dans le « Dialogue méditerranéen » de l’Alliance.
Washington n’attendant rien de spécial de ce pays au plan économique, il laisse donc les Ben Ali mettre la Tunisie en coupe réglée. Toute entreprise qui se développe est priée de céder 50 % de son capital et les dividendes qui vont avec. Cependant, les choses virent au vinaigre en 2009, lorsque la famille régnante, passée de la gourmandise à la cupidité, entend soumettre aussi les entrepreneurs états-uniens à son racket.
De son côté, le département d’Etat anticipe sur l’inévitable disparition du président. Le dictateur a soigneusement éliminé ses rivaux et ne dispose pas de successeur. Il faut donc imaginer une relève s’il vient à mourir. Une soixantaine de personnalités susceptibles de jouer un rôle politique ultérieur est recrutée. Chacune reçoit une formation de trois mois à Fort Bragg, puis un salaire mensuel [2]. Le temps passe…
Bien que le président Ben Ali poursuive la rhétorique anti-sioniste en vigueur dans le monde musulman, la Tunisie offre diverses facilités à la colonie juive de Palestine. Les Israéliens d’ascendance tunisienne sont autorisés à voyager et à commercer dans le pays. Ariel Sharon est même invité à Tunis.

La révolte

L’immolation par le feu d’un vendeur ambulant, Mohamed Bouazzi, le 17 janvier 2010, après que sa charrette et ses produits aient été saisis par la police, donne le signal des premières émeutes. Les habitants de Sidi Bouzid se reconnaissent dans ce drame personnel et se soulèvent. Les affrontements s’étendent à plusieurs régions, puis à la capitale. Le syndicat UGTT et un collectif d’avocats manifestent scellant sans en avoir conscience l’alliance entre classes populaire et bourgeoisie autour d’une organisation structurée.
Le 28 décembre, le président Ben Ali tente de reprendre les choses en main. Il se rend au chevet du jeune Mohamed Bouazizi et s’adresse le soir à la Nation. Mais son discours télévisé exprime son aveuglement. Il dénonce les manifestants comme des extrémistes et des agitateurs stipendiés et annonce une répression féroce. Loin de calmer le jeu, son intervention transforme la révolte populaire en insurrection. Le peuple tunisien ne conteste plus simplement l’injustice sociale, mais le pouvoir politique.

Le producteur Tarak Ben Ammar, propriétaire de Nessma TV et associé de Silvio Berlusconi. Il est le cousin de Yasmina Torjman, épouse du ministre français de l’Industrie, Eric Besson.

A Washington, on constate que « notre agent Ben Ali » ne maitrise plus rien. Le Conseil de sécurité nationale Jeffrey Feltman [3] et Colin Kahl [4] s’accordent à considérer que le moment est venu de lâcher ce dictateur usé et d’organiser sa succession avant que l’insurrection ne se transforme en authentique révolution, c’est-à-dire en contestation du système.
Il est décidé de mobiliser des médias, en Tunisie et dans le monde, pour circonscrire l’insurrection. On focalisera l’attention des Tunisiens sur les questions sociales, la corruption des Ben Ali, et la censure de la presse. Tout, pourvu qu’on ne débatte pas des raisons qui ont conduit Washington à installer le dictateur, 23 ans plus tôt, et à le protéger tandis qu’il s’accaparait l’économie nationale.
Le 30 décembre, la chaîne privée Nessma TV défie le régime en diffusant des reportages sur les émeutes et en organisant un débat sur la nécessaire transition démocratique. Nessma TV appartient au groupe italo-tunisien de Tarak Ben Ammar et Silvio Berlusconi. Le message est parfaitement compris par les indécis : le régime est fissuré.
Simultanément, des experts Etats-uniens (mais aussi Serbes et Allemands) sont envoyés en Tunisie pour canaliser l’insurrection. Ce sont eux qui, surfant sur les émotions collectives, tentent d’imposer des slogans dans les manifestations. Selon la technique des prétendues « révolutions » colorées, élaborée par l’Albert Einstein Institution de Gene Sharp [5], ils focalisent l’attention sur le dictateur pour éviter tout débat sur l’avenir politique du pays. C’est le mot d’ordre « Ben Ali dégage ! » [6].

Anonymous (un paravent de la CIA) hacke le site internet officiel du Premier ministre et place un message de menace en anglais sur la page d’accueil. Le logo est celui du Parti pirate international, dont le membre tunisien Slim Amanou sera propulsé par l’ambassade US ministre de la Jeunesse et des Sports du « gouvernement d’union nationale ».

Masqué sous le pseudonymeAnonymous, le cyber-escadron de la CIA —déjà utilisé contre le Zimbabwe et l’Iran— hacke des sites officiels tunisiens et y installe un message de menace en anglais.

L’insurrection

Les Tunisiens continuent spontanément à braver le régime, à descendre en masse dans les rues, et à brûler commissariats de police et magasins appartenant aux Ben Ali. Avec courage, certains d’entre eux payent le prix du sang. Pathétique, le dictateur dépassé se crispe sans comprendre.
Le 13 janvier, il ordonne à l’armée de tirer sur la foule, mais le chef d’état-major de l’armée de terre s’y refuse. Le général Rachid Ammar, qui a été contacté par le commandant de l’Africom, le général William Ward, annonce lui-même au président que Washington lui ordonne de fuir.
En France, le gouvernement Sarkozy n’a pas été prévenu de la décision états-unienne et n’a pas analysé les divers retournements de veste. La ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, se propose de sauver le dictateur en lui dépêchant des conseillers en maintien de l’ordre et du matériel pour qu’il se maintienne au pouvoir par des procédés plus propres [7]. Un avion cargo est affrété le vendredi 14. Lorsque les formalités de dédouanement sont finies à Paris, il est trop tard : Ben Ali n’a plus besoin d’aide, il a déjà pris la fuite.
Ses amis d’hier, à Washington et Tel-Aviv, Paris et Rome, lui refusent l’asile. Il échoue à Riyad, non sans emporter avec lui 1,5 tonne d’or volée au Trésor public.

Du jasmin pour calmer les Tunisiens

Les conseillers en communication stratégique US tentent alors de siffler la fin de la partie, tandis que le Premier ministre sortant compose un gouvernement de continuité. C’est là que les agences de presse lancent l’appellation « Jasmine Revolution » (en anglais s’il vous plaît). Les Tunisiens assurent-elles viennent de réaliser leur « révolution colorée ». Un gouvernement d’union nationale est constitué. Tout est bien qui finit bien.
L’expression « Jasmine Révolution » laisse un goût amer aux Tunisiens les plus âgés : c’est celle que la CIA avait déjà utilisée pour communiquer lors du coup d’Etat de 1987 qui plaça Ben Ali au pouvoir.
La presse occidentale —désormais mieux contrôlée par l’Empire que la presse tunisienne— découvre la fortune mal acquise des Ben Ali quelle ignorait jusque là. On oublie le satisfecit accordé par le directeur du FMI, Domique Strauss-Kahn aux gestionnaires du pays quelques mois après les émeutes de la faim [8]. Et on oublie le dernier rapport de Transparency International qui affirmait que la Tunisie était moins corrompue que des Etats de l’Union européenne comme l’Italie, la Roumanie et la Grèce [9].
Les miliciens du régime, qui avait semé la terreur parmi les civils durant les émeutes les obligeants à s’organiser en comités d’auto-défense, disparaissent dans la nuit.
Les Tunisiens que l’on pense dépolitisés et manipulables après des années de dictature s’avèrent forts matures. Ils constatent que le gouvernement de Mohammed Ghannouchi, c’est « du benalisme sans Ben Ali ». Malgré quelques ravalements de façade, les caciques du parti unique (RCD) conservent les ministères régaliens. Les syndicalistes de l’UGTT, refusent de s’associer à la manip états-unienne et démissionnent des postes qu’on leur a attribués.

Ahmed Néjib Chebbi, un opposant « Made in USA ».


Outre les inamovibles membres du RCD, il reste des gadgets médiatiques et des agents de la CIA. Par la grâce du producteur Tarak Ben Amar (le patron de Nessma TV), la réalisatrice Moufida Tlati devient ministre de la Culture. Moins show-bizz, plus significatif, Ahmed Néjib Chebbi, un pion de la National Endowment for Democracy, devient ministre du Développement régional. Ou encore, l’obscur Slim Amanou, un bloggeur rompu aux méthodes de l’Albert Einstein Institute, devient ministre de la Jeunesse et des Sports au nom du fantomatique Parti pirate relié à l’auto-proclamé groupeAnonymous.

Le vrai siège du pouvoir n’est plus au Palais de la République, mais à l’ambassade des Etats-Unis. C’est ici que l’on a composé le gouvernement Ghannouchi. Située hors de Tunis, dans un vaste campus barricadé, l’ambassade est un gigantesque blockhaus hautement sécurisé qui abrite les postes centraux de la CIA et du MEPI pour l’Afrique du Nord et une partie du Levant.

Bien entendu, l’ambassade des Etats-Unis n’a pas sollicité le Parti communiste pour faire partie de ce soi-disant « gouvernement d’union nationale ».
A l’inverse, on fait revenir de Londres, où il avait obtenu l’asile politique, le leader historique du Parti de la Renaissance (Ennahda), Rached Ghannouchi. Islamiste ex-salafiste, il prêche la compatibilité de l’islam et de la démocratie et prépare depuis longtemps un rapprochement avec le Parti démocrate progressiste de son ami Ahmed Néjib Chebbi, un social-démocrate ex-marxiste. Dans le cas d’un échec du « gouvernement d’union nationale », ce tandem pro-US pourrait fournir une illusion de rechange.

Une nouvelle fois, les Tunisiens se soulèvent, élargissant eux-mêmes le mot d’ordre qu’on leur avait soufflé : « RCD dégage ! ». Dans les communes et les entreprises, ils chassent eux-mêmes les collaborateurs du régime déchu.

Vers la Révolution ?

Contrairement à ce qui a été dit par la presse occidentale, l’insurrection n’est pas encore terminée et la Révolution n’a pas encore commencée. Force est de constater que Washington n’a rien canalisé du tout, hormis les journalistes occidentaux. Plus encore aujourd’hui que fin décembre, la situation est hors de contrôle.
Thierry Meyssan
Analyste politique français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Il publie chaque semaine des chroniques de politique étrangère dans la presse arabe et russe. Dernier ouvrage publié :L’Effroyable imposture 2, éd. JP Bertand (2007).
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ithviriw
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MessageSujet: Re: Ceux réunis en conclave pour décider en Tunisie   Ceux réunis en conclave pour décider en Tunisie Icon_minitimeLun 23 Jan - 12:55

Mohamed Boughalleb, interview de Ahmed Manai:

…..Le rôle du Qatar est un rôle de destruction et de démolition Twisted Evil en exécution d’un projet Sioniste américain Twisted Evil qui vise toute la région, pays, peuples et Etats. Le Qatar ne peut prétendre avoir un projet de libération alors que le quart de son minuscule territoire est occupé par la plus grande base américaine de la région affraid . Il ne peut prétendre démocratiser les autres alors que son régime est personnel et autoritaire, ne reconnaissant pas les partis politiques et ignorant les élections, son rôle ne peut être de progrès social alors que la société qatarie est fondée sur l’exploitation éhontée d’un million d’immigrés venus des pays les plus démunis du monde.Les dirigeants du Qatar disposent de grands moyens financiers et de propagande, religieuse-surtout avec leur Cheikh Khardhawi- et médiatique et en font un mauvais usage. S’ils voulaient vraiment faire œuvre utile, ils se seraient occupés de la Somalie et des autres pays de l’Afrique sinistrée et non pas de détruire la Libye et de tenter d’en faire autant pour la Syrie.
L’Emir du Qatar a proposé le 23 novembre dernier à Erdogan de financer totalement toute guerre pour écarter Assad. Quant à Ahmed Kedidi, il est conseiller du chef du gouvernement Qatari et son devoir est de le défendre, mais il ne doit pas oublier qu’un conseiller porte une part de responsabilité dans les décisions de son chef, aujourd’hui, comme hier quant il était ambassadeur de Ben Ali.

Mohamed Boughalleb: Dimanche 22 janvier 2012, Revue et corrigé par Safwene Grira

Ceux réunis en conclave pour décider en Tunisie Manai-ahmed-b
Ahmed Manai, le martyr vivant de la révolution tunisienne,
interview de Mohamed Boughalleb, Dimanche 22 janvier 2012, Revue et corrigé par par Safwene Grira

Sans exagération aucune, nous pouvons considérer Ahmed Manai comme l’un des martyrs vivants de la révolution tunisienne. Absent de l’écran géant qui s’est installé après le 14 Janvier 2011, il s’est avéré qu’il n’y a aucune place.Ahmed Manai s’est engagé en politique à la faveur des élections législatives de 1989 sur une des listes indépendantes que le mouvement Ennahdha avait soutenues, soutien que Manai considère simplement comme une appropriation. Cette participation lui ouvrît les portes de l’enfer. Il a été arrêté et torturé et ses enfants, mineurs, ont été traînés en justice. En 1991, il a choisi de sacrifier son poste à l’ONU pour se consacrer à témoigner sur la réalité du régime de Ben Ali. Cofondateur avec Monder Sfar du Comité tunisien d’appel à la démission de Ben Ali en janvier 1993, il annonça en août 1993 sa candidature à l’élection présidentielle de 1994. Il publia en mars 1995, son ouvrage « supplice tunisien, le jardin secret du général Ben Ali », qui fît découvrir au monde les pratiques répressives du régime du 7 novembre, puis fonda en 1998, l’Institut tunisien des relations internationales (ITRI), dont la première mission fut d’organiser une délégation d’une quarantaine de personnalités pour aller apporter son soutien à Tayeb Rejeb Erdogan, jugé à l’époque en Turquie.
A Paris, Ahmed Manai a été victime de deux agressions, le 29 février 1996 et le 14 mars 1997, attribuées au régime de Ben Ali et, récemment, un ancien officier des services spéciaux révéla, dans un journal de la place, avoir été missionné en 1991, pour liquider physiquement Ahmed Manai et deux autres opposants en France.
L’homme a agit sans aucune couverture d’aucune sorte ni d’aucune origine, ni française, ni américaine ni encore d’un quelconque pays du Golfe, et il n’a pas hésité à exprimer haut et fort sa position par rapport au mouvement Ennahdha, en déclarant le 12 juin 2008 sur « aljazeera moubacher », que ce mouvement avait planifié deux tentatives de coup d’Etat, en 1987 et 1991. Il conserve dans ses archives une lettre de Moncef Ben Salem, membre du conseil constitutif actuel d’ennahdha, dans laquelle sont consignés de nombreux détails sur le coup du 8 novembre 1987.Ahmed Manai est rentré en Tunisie à la fin de 2008, à l’issue d’un exil long et douloureux. Il n’a pas été reçu par les foules et n’a pas eu besoin de les haranguer.
_______________________________________________________________________

Interview :

Comment vous voyez la situation politique après les élections du 23 octobre ?
Les choses se sont beaucoup compliquées depuis les élections mais je crois que la situation va s’éclaircir un peu plus après la constitution du gouvernement. Attendons encore quelques temps …Avez-vous prévu le succès d’Ennahdha ? Tout le monde s’attendait au succès d’Ennahdha et je m’y attendais personnellement mais avec des résultats moindres en nombre de voix et en sièges. En tout cas ces résultats sont plus modestes que ceux que les dirigeants de ce mouvement prétendent avoir obtenu lors des législatives de 1989(80%) à travers les listes indépendantes qu’ils avaient soutenues et fini par se l’approprier.

Comment tu vois l’alliance d’ennahdha avec le CPR et Ettakattol ? Est-ce une alliance stratégique ou tactique ?
L’alliance d’Ennahdha avec le CPR est une alliance de longue durée, donc stratégique. Il ne faut pas oublier que nombre de fondateurs du CPR sont des anciens nahdhaouis et je n’ai jamais entendu dire qu’ils avaient démissionné de leur parti d’origine, et puis, lors des élections, nombre de nahdhaouis ont rejoint les listes du CPR, en tant que candidats ou électeurs. D’autre part, les chefs respectifs d’Ennahdha et du CPR entretiennent des relations privilégiées bien longtemps avant la fondation de ce dernier. S’agissant de l’alliance avec Ettakattol, les choses me semblent différentes. Je me souviens que lors de mes rencontres fréquentes avec Mustafa Ben Jaafar à Paris, jusqu’en 2008, je l’incitais à nouer des relations avec Ennahdha, mais il était réservé, peut-être de crainte de subir le courroux du pouvoir. Lors de la conférence de l’opposition à Aix en Provence, en France, au mois de mai 2003, Ben Jaafar a refusé de signer la déclaration finale élaborée à cette occasion par les congressistes, craignant sans doute le voisinage avec Ennahdha. Actuellement de nombreux éradicateurs ont rejoint les rangs d’Ettakattol ce qui n’est pas de nature à favoriser une alliance avec Ennahdha…Certaines conditions ont permis la rencontre des deux partis et cela durera tant que durent leurs intérêts immédiats. En tout cas Ben Jaafar qui avait besoin de couronner son parcours politique par une présidence, ne pouvait y parvenir sans l’alliance avec Ennahdha.

A votre avis qu’est-ce qui convient le mieux pour la Tunisie, un régime parlementaire que défend Ennahdha âprement ou bien présidentiel à la mesure de Moncef Merzouki ?
Une constitution qui régit la vie d’une société pour des décennies, ne se fait pas à la mesure d’un homme ou d’un parti et si tel est le cas, elle perd très vite sa valeur. J’étais et je demeure toujours partisan d’un régime présidentiel dans lequel le président est élu par le peuple et où le parlement et le gouvernement disposeraient de larges prérogatives. Le régime présidentiel n’est pas responsable du despotisme mais c’est plutôt l’incapacité des parlementaires à s’acquitter de leur tâche. Imaginez qu’en près de 55 ans, nous n’avons jamais connu un seul projet de loi initié par le parlement, dont pourtant c’est le droit et le devoir. Le courage a toujours manqué à nos respectables députés.
Pourquoi êtes- vous absent du paysage politique ? Vous n’avez pas envie d’avoir votre part du butin ? Comment expliquer enfin que vous soyez ignoré des médias comme si vous n’aviez jamais combattu Ben Ali ?
J’étais aux avants postes de l’opposition à Ben Ali pendant de nombreuses années, sans la moindre couverture ni soutien de quiconque et j’ai subi ce que vous savez. Je suis passé cette dernière année par une période de méditation et de réflexion pour comprendre ce qui se passe. C’est chose faite maintenant. Quant à ma part du butin, je n’y ai jamais pensé car j’appartiens à une école qui enseigne d’accomplir son devoir en toute circonstance et de se retirer lors du partage du butin. Puis, c’est de nouveau le temps du devoir et j’y suis fin prêt. Comment expliquer que je ne sois pas sous les feux de la rampe ? C’est un peu compliqué et en partie à cause de la propension des médias à n’avoir de cœur que pour les stars, même éphémères. Tu as l’exemple du dernier en date, Tahar Hmila, que s’arrachent journaux, radios et chaînes télévisées.
Avez-vous encore des contacts avec vos anciens amis d’Ennahdha ?
C’est la rupture totale et définitive jusqu’au jour du jugement dernier, pourtant je ne leur ai rien demandé d’autre que de s’excuser auprès de leurs victimes…Si mes relations avec certains d’entre eux ne remontaient pas à plus de quarante ans, j’aurai essayé d’oublier de les avoir connus. Nos différences ne sont pas que politiques, nous n’avons pas les mêmes valeurs.
Une vive polémique s’est installée autour d’un rôle supposé du Qatar en Tunisie, ce qu’Ahmed Kedidi (ancien ambassadeur de Tunisie à Doha) a démenti fermement.
Comment vous voyez la chose ?
Essayez de revoir les déclarations récentes de l’Emir Talal Ibn Abdulaziz Al Saoud concernant le rôle de Qatar en Tunisie, en Libye, dans ce qui se passe actuellement en Syrie et son action de déstabilisation de l’Arabie Saoudite et même de sa partition. Le rôle du Qatar est un rôle de destruction et de démolition en exécution d’un projet Sioniste américain qui vise toute la région, pays, peuples et Etats. Le Qatar ne peut prétendre avoir un projet de libération alors que le quart de son minuscule territoire est occupé par la plus grande base américaine de la région. Il ne peut prétendre démocratiser les autres alors que son régime est personnel et autoritaire, ne reconnaissant pas les partis politiques et ignorant les élections, son rôle ne peut être de progrès social alors que la société qatarie est fondée sur l’exploitation éhontée d’un million d’immigrés venus des pays les plus démunis du monde. Les dirigeants du Qatar disposent de grands moyens financiers et de propagande, religieuse-surtout avec leur Cheikh Khardhawi- et médiatique et en font un mauvais usage. S’ils voulaient vraiment faire œuvre utile, ils se seraient occupés de la Somalie et des autres pays de l’Afrique sinistrée et non pas de détruire la Libye et de tenter d’en faire autant pour la Syrie. L’Emir du Qatar a proposé le 23 novembre dernier à Erdogan de financer totalement toute guerre pour écarter Assad.Quant à Ahmed Kedidi, il est conseiller du chef du gouvernement Qatari et son devoir est de le défendre, mais il ne doit pas oublier qu’un conseiller porte une part de responsabilité dans les décisions de son chef, aujourd’hui, comme hier quant il était ambassadeur de Ben Ali.
Comment voyez-vous Ennahdha au pouvoir ?
Ennahdha n’est pas seulement au pouvoir mais elle est au cœur de l’Etat, sans une culture d’Etat et aussi sans aucune expérience. Elle y est parvenue selon un processus qu’aucun de ses dirigeants n’a jamais imaginé. Tout cela se passe alors que le pays connait une crise économique aigue qui s’aggrave chaque jour, dans un climat social tendu et de revendication excessive et dans un contexte régional et international impitoyable. Je crois que les dirigeants d’Ennahdha sont conscients de ces réalités ce qui les pousse à partager le pouvoir avec d’autres partenaires. Mais dans ce panorama, ils ont quelque chose de solide sur lequel ils peuvent compter, l’administration tunisienne. Quel serait le rôle de Béji Caid Essebsi dans la prochaine phase ? C’est lui qui le choisit. Certains l’appellent à fédérer les vieilles forces Destouriennes dans un nouveau parti, ce qui me semble difficile avec l’esprit de Zaïm qui s’est saisi de chaque candidat qui a obtenu un millier de voix au cours des dernières élections
A votre avis, l’opposition « moderniste » serait-elle capable de renverser la table sur Ennahdha aux prochaines élections générales ?
Je crois qu’elle serait incapable de renverser la table sur qui que ce soit parce qu’elle a prouvé qu’elle était coupée des couches populaires, ignorante de l’esprit qui les anime, de leurs ambitions et de leurs espoirs. Ceux qui pourront renverser la table sur Ennahdha ce sont ses propres électeurs quand ils se rendent compte de son incapacité à tenir ses promesses et qu’ils trouvent le parti ou la formation politique qui leur tient le discours de la vérité, qui s’adresse à leur intelligence et non pas à leurs sentiments et qui leur rappelle leurs devoirs avant leurs droits.
Vous étiez le premier tunisien à vous présenter contre Ben Ali en 1994, comptez-vous vous représenter aux prochaine sélections si jamais elles auront lieu, bien sûr ?
Ma candidature contre Ben Ali était juste pour « l’énerver« sachant très bien qu’il était impossible qu’elle puisse aboutir. A l’avenir je n’envisage nullement d’être candidat et mon plus grand désir est que je puisse vivre l’élection d’un patriote tunisien, d’une quarantaine d’années, à la tête de la Tunisie. Par contre je m’active actuellement à encourager la fondation d’un parti politique rivé aux valeurs authentiques de la Tunisie, qui regarde l’avenir sans le moindre complexe et qui s’insérerait entre le pôle moderniste et ennahdha.
Quand paraîtra l’édition arabe de votre livre « supplice tunisien, les jardins secrets du général Ben Ali » ?
J’ai dû apporter de nombreux rajouts et certaines corrections au texte français et ce sera la seconde édition arabe, la première ayant paru en Egypte en 1996 aux éditions Al-Matbouli et interdite en Tunisie à l’époque. Elle est pratiquement prête.
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